Araignées
Pouce ! Cessons de mettre à l'index ces pauvres araignées ! Certes, nous n'apprécions jamais de rencontrer la grosse tégénaire, pourtant inoffensive, dans notre salle de bains. La femelle étant très casanière, c'est sans doute un mâle, à la recherche d'une compagne avec laquelle il vivra quelques semaines, avant de mourir et de servir de nourriture à sa veuve.
Et comment reconnaître un mâle ? Facile, mais vu de très près : il montre à l'extrémité de ses deux petites patounes de devant (les pédipalpes), un bulbe noir qui est l'organe copulateur :
D"apparence fragile, le pholque phalangide n'en est pas moins capable de s'attaquer à de grosses proies, y compris la tégénaire. Il a la prudence de se tenir à l'angle du plafond, pour n'être menacé que par la caresse d'un plumeau.
Déposons délicatement à l'extérieur ces gentils animaux de compagnie, et observons quelques bestioles de leur famille, dont certaines sont assez jolies, sans compter qu'elles sont aussi très utiles, puisqu'elles mangent des insectes que nous jugeons également indésirables.
Je vous l'accorde, le faucheux n'est pas d'une beauté époustouflante.
Je concède volontiers que atypus affinis (si c'est bien elle), avec son genre mygale, n'est pas particulièrement sympathique.
Celle-ci s'est noyée dans la casserole d'eau des poules, le 14 juillet 2020
Mais cette autre mygale bien poilue, qui nous observe entre quat'z'yeux, est trop petite pour nous impressionner :
Et reconnaissez que la pisaure qui transporte avec précaution son cocon est plutôt attendrissante,
de même que ces nouveaux-nés qui s'agitent en tous sens.
Et la tétragnathe étirée, installée au-dessus de l'eau, a une ligne très élégante.
Les araignées-crabes, qui sont souvent douées de mimétisme, se présentent diversement vêtues.
L'épeire diadème est bonne ménagère : dès que sa toile est endommagée, elle la refait entièrement, après avoir pris soin de récupérer les fils de l'ancienne.
L"épeire des bois, plus poilue, arbore comme la précédente un beau dessin sur son abdomen, non plus en forme de croix, mais de feuille de chêne.
En cette fin d'été, la rosée du matin met en évidence les nombreuses toiles en hamac.
Ces pièges sont surveillés de deux façons :
- l'agélène se place sur la toile, souvent à l'affût à l'entrée d'une sorte de tube qui constitue son repaire,
- à l'inverse, la petite linyphia triangularis s'installe sous la toile, suspendue le ventre en l'air. Elle tire ses proies au travers du filet dans lequel celles-ci sont tombées.
L'ennui, c'est qu'il faut faire pas mal de contorsions pour la voir de dos
L'argiope se chauffe en plein soleil et se déguise en frelon pour ne pas être importunée par les oiseaux. Elle tisse un toile très particulière, terminée en son centre par deux séries de zigzags.
Que de merveilles, n'est-ce-pas ? Je ne manquerai pas de vous informer, dès que je rencontrerai l'une ou l'autre de celles-ci :
— Kunstformen der Natur (1904), plate 66: Arachnida)
Petite mygale ajoutée le 29/9/2017