La route qui grimpe jusqu'à Saint-Etienne-sur-Usson est charmante, mais sinueuse et très étroite. Dans le creux de la vallée, sur la gauche, on ne peut pas rater cette croix au socle imposant. En revanche, sur la droite, à peine une centaine de mètres plus loin, on peut très bien ne pas remarquer le château ruiné de la Valette, près de la rivière du même nom, blotti au fond de son parc et caché par un double rideau d'arbres.
Le château a connu des jours meilleurs, mais son destin a basculé par un dimanche d'été.
En 1912 (1)
La capitulation de l'Allemagne était maintenant inéluctable, les actes de résistance et les expéditions punitives se multipliaient. Au matin du 30 juillet 1944, les troupes d'occupation basées à Issoire ont déployé toute leur puissance pour capturer un petit groupe de maquisards, soupçonné de s'être installé au château de la Valette.
A l'arrivée des colonnes motorisées, personne n'était au château ; les Allemands l'ont aussitôt incendié. Aux alentours, les gens s'interrogeaient : " Il y avait de la fumée... On ne sait rien sinon qu'on a arrêté Mme Vaissière (ses deux fils ont dû prendre le large), le curé de Saint-Jean-en-Val ..." (2).
En réalité, c'est dans le bourg de Saint-Jean-en-Val, à la sortie de la messe, que l'arrestation a eu lieu. Les deux frères étaient bien présents.
Le jugement dernier, sculpté sur la croix de mission de 1894
Eglise du XIe siècle, remaniée aux XIVe et XVe siècles
Sur le portail , tête sculptée accueillant les fidèles
Les Vaissière n'étaient pas des résistants, ils cultivaient leurs terres. Ils s'étaient soumis à l'ordre de réquisition des FFI (Forces Françaises de l'Intérieur). Ils ont été déportés : Paul et Joseph sont morts dans les camps, seule leur mère a survécu.
Mais l'occupant n'avait pas encore trouvé les résistants (au nombre de 55), alors qu'il avait mobilisé 1800 soldats d'élite. L'opération s'est poursuivie à Berme-Bas, puis à Chaméane.
A suivre :
Berme et Chaméane
Source : "Mémoires d'un artilleur"
1- In memoriam
2- Qui cherche trouve