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Balades dans le Puy-de-Dôme
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9 septembre 2008

Châteauneuf-les-Bains

Dans la série "Au fil de la Sioule", continuant vers le nord après Queuille, j'aborde maintenant à Châteauneuf-les-Bains : une  rue dans la vallée, rive gauche, ponctuée d'une série de petits hameaux des deux côtés de la rivière.

Le garçon de café traverse sans arrêt la rue, de la belle terrasse de l'hôtel du Château jusqu'au balcon sur la Sioule, sans doute pour surveiller le passage des truites, qu'il ne faut pas confondre avec les jeunes saumons. Plus loin, s'affairant au milieu de ses palettes devant la petite usine d'embouteillage, l'autochtone est un grand Noir bien baraqué. Quelques touristes - voire curistes, mais y en a-t-il vraiment ? - passent, nonchalants.

P1120249
La truitelle et le tacon
Pour info, la taille minimale des captures de truites est ici de 28 cm

Au bout de la rue, près d'un pont donnant accès à un camping, un circuit de découverte m'est proposé : je vais donc le tester, et vous informer comme dans les magazines, avec points forts, points faibles, et  même les "incontournables", mais oui !

  • Le point fort : le panneau.

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Il est précis, il met  l'accent sur les choses à voir :  c'est bien utile lorsque l'office de tourisme est fermé, et il m' a donné envie de suivre le parcours (j'espère que vous arrivez à le lire - n'oubliez pas que vous pouvez agrandir en cliquant sur l'image).

P1120226

  • Le point faible : les panoramas de la grande boucle.

Le parcours est si peu fréquenté que l'habitant que je rencontre croit que je sors du camping et se préoccupe de me remettre dans le droit chemin. Non, je suis un simple promeneur, qui sera bientôt un peu déçu. On pardonne à ce circuit d'être en grande partie sur du goudron, et d'être mal balisé. Mais il nous fait miroiter des panoramas qui dans la réalité sont bien ternes.

Le premier est censé nous offrir une vue sur la presqu'île de Saint-Cyr, ce joli méandre à la sortie du village :

chateauneuf_google

 

Voici ce que nous propose le croquis, et ce que l'on voit en réalité :

pano_et_plan

Désolé, mais la Sioule n'est pas du tout visible, pas plus que la presqu'île, et oser représenter l'église Saint-Cirgues comme un petit édifice sur un promontoire, alors que c'est une ruine enfouie dans les ronces, me semble relever d'une évidente mauvaise foi !

Mais, optimiste, je me dis que la végétation s'est épaissie, c'est tout, et je vais un peu plus haut, jusqu'à la Croix Rouge, et là ça commence très bien, puisqu'elle n'a même pas été repeinte en bleu :

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Mais pour le panorama, il n'y a encore une fois pas grand-chose à distinguer dans la verdure, alors que pourtant je fais l'effort de me hisser sur le socle étroit de la croix :

pano_croix_rouge

Pour être tout-à-fait honnête, je dois dire qu'en redescendant j'ai aperçu la Sioule :

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Si, si, c'est ce petit reflet bleu au centre de la photo !

Mais un troisième point de vue m'attend, et là je comprends que c'est un sadique qui a conçu le parcours. Voici ce qu'on me propose :

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Mais ai-je la berlue ? Le château a complètement disparu, et l'église, tout juste discernable, est orientée différemment :

 

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C'est qu'ici je suis à Gobiat, alors que le dessin me montre la vue que j'aurais depuis La Montjie, sur l'autre rive. En somme, on me dit que je suis bien bête d'avoir suivi le circuit proposé, alors que de l'autre côté, c'était tellement plus intéressant !

Malgré tout, la fin de la boucle est très plaisante : un chemin ombragé redescend vers les maisons, où j'admire l' atelier d'un cordonnier à l'ancienne, à la simple enseigne "Le Bouif" (qui désigne, en argot, le cordonnier).

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Et c'est par un charmant petit pont de pierre, de fer et de bois, que je rejoins la rue principale.

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  • Les "incontournables" !

D'abord il faut monter au pic Alibert, du nom d'un rhumatisant qui a a fait élever à cet endroit une statue de la Vierge, pour la remercier de l'avoir conduit à Châteauneuf, où enfin des eaux efficaces l'ont guéri. Ici  on voit la Sioule et l'amorce du méandre.

  pano_saint_cyr

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Ensuite, il faut prendre le chemin de l'église Saint-Cirgues - pas pour le monument, dont j'ai déjà dit qu'il n'était que ruines - mais pour le point de vue tout proche.

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La fameuse église Saint-Cirgues

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Vue vers le pic Alibert (au centre)

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Dans les environs, dans l'étranglement créé par la rivière, se trouvent aussi le parc et l'établissement thermal.  Bonne promenade, et à vous, chers camarades perclus de rhumatismes, bonne guérison !

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1 septembre 2008

Métamorphoses, la suite

 

Le mardi 19 août, nous déplorons déjà une perte dans nos rangs : une pupe de diptère - disons, pour simplifier, une larve de mouche, dans son dernier stade d'évolution - est découverte près de N°5, qui donc avait été parasitée.

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Mercredi 20, N°5 accouche d'un deuxième intrus.

Jeudi 21, l'horreur continue : le jardinier croit revoir Alien, alors que du corps vidé de son amie N°3 - qui lui avait offert quelques jours plus tôt le spectacle de sa nymphose - s'extrait en se contorsionnant un asticot repu.

 

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Vendredi 22, le jardinier  inspecte le fond de la boîte, et découvre dans les orties séchées encore six larves identiques aux précédentes. Parmi les nymphettes immobiles, il ne fait pas de doute que N°2, petite et noirâtre,  a elle aussi été infestée. De plus en plus habité par les images d'Alien, le jardinier se demande si dans cet équipage miné par un envahisseur sournois, il trouvera son lieutenant Ripley.

 

Les jours passent, dans l'inquiétude mais sans nouvelle victime apparente... Jeudi 28 août, dans le cockpit près de ses deux collègues momifiées, N°1 a plutôt bonne mine.

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A l'arrière, un mince espoir de survie subsiste pour N°4, qui n'a que partiellement noirci :

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Samedi 30 août, l'émotion est à son comble : dans l'après-midi, N°1 laisse apparaître, en transparence, les yeux caractéristiques de son espèce, qui orneront ses ailes déployées. La naissance est proche.

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Dimanche 31 août, le jardinier s'empresse de nous rendre visite. Il a compris que N°4 ne s'éveillera pas, mais je suis là, moi N°1, prête pour l'éclosion.

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7 h 50

Il va, il vient, il surveille, mais se laisse quand même surprendre, car ma sortie est très rapide. Me voici donc, seul dans cette équipe à atteindre l'état de papillon. On m'appelle

paon du jour

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8 h 20
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Il faut maintenant me laisser le temps de récupérer, de défroisser mes ailes, de m'endurcir.

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8 h 40

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9 h 10

Je ne me détache de mon enveloppe vide qu'au bout de deux bonnes heures.

ind_pendance
10 h 50 - la trace rouge, c'est un déchet que j'ai éliminé après la naissance
(le méconium, chez les papillons comme chez les humains)

Mes tentatives d'envol me conduisent à la porte. Il est temps que le jardinier l'ouvre.

dans_la_main

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sur_la_porte_1
11 h 20, juste avant l'envol

C'est parti, je vais découvrir le vaste monde ! Après un vol d'une quinzaine de mètres, je fais un premier arrêt, puisje repars, me posant de ci, de là. Je butine un souci, et bientôt je m'éloigne.

Je dispose de beaucoup de temps jusqu'à l'hiver, lorsque le froid m'obligera à chercher un un abri. Je me réveillerai en mars, et je volerai encore jusqu'à la fin du printemps, après m'être accouplé pour que le cycle continue, tant qu'il y aura des orties.

Le jardinier est satisfait d'avoir mené à bien son expérience. Il faut dire qu'encore une fois, André Lequet l'a bien aidé, en décrivant précisément, dans son article consacré à inachis io (c'est mon nom scientifique), toutes les étapes de l'opération.

 

 

 

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Quant aux pupes de diptères, elles sont toujours là, mais le jardinier ne les aime pas. Il leur en veut d'avoir causé la mort de ses protégées, et il ne se sent pas une vocation d'éleveur de mouches. Il va les relâcher dans la nature, et les laisser vivre leur vie.

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Le 20 septembre, je suis de retour, attiré par les zinnias
(ou bien, si ce n'est moi, c'est donc mon frère)



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