L'écosystème
Quand j'ai creusé la terre pour installer mon bassin, je pensais nénuphars et poissons rouges, et je croyais tout maîtriser.
Mais rien n'a marché comme prévu : un nénuphar s'est propagé outrageusement, tandis que l'autre a végété plusieurs années avant de fleurir. Les poissons rouges se sont reproduits, mais beaucoup sont devenus blancs, alors que petits ils sont noirs.
Périodiquement, des algues se sont développées. La pompe s'est souvent obstruée, et a même court-circuité l'installation électrique.
Il m'a fallu accepter de placer aux abords des décorations hétéroclites : petits nains aux couleurs criardes, ou grenouilles chinoises en résine de synthèse.
C'est une Parisienne extasiée qui m'a éclairé : j'avais créé un écosystème :
" unité fondamentale formée par l'association d'une communauté d'espèces vivantes (biocénose) et d'un environnement physique (biotope) en constante interaction " (Larousse)
Dès lors, tout s'explique ! Chacun mène maintenant sa vie comme il l'entend, et le rôle du Créateur se borne à quelques miraculeuses apparitions, pour changer la pompe, trouver un traitement antialgues écologique, ou céder exceptionnellement aux prières de poissons voraces qui préfèrent la nourriture industrielle.
Donc j'observe, ce n'est pas trop fatigant, et c'est même parfois intéressant.
Les plantes
Nymphaea Gloriosa,
"un triomphe parmi toutes les hybridations de Latour-Marliac"
Les poissons
Les oiseaux
Les merles ont investi la place ; ils surveillent et chassent les oiseaux plus petits qui viennent boire ou prendre un bain.
Au-dessus de l'eau
Une araignée a tendu sa toile, c'est une tétragnathe étirée.
La libellule est peut-être un caloptérix vierge, mais la position qu'elle prend ne me permet pas de la reconnaître formellement.
C'est la dernière venue de la saison. La première à apparaître fut la libellule déprimée :
Puis les petites nymphes au corps de feu sont arrivées :
J'ai pu assister à l'accouplement et à la ponte :
L'agrion jouvencelle les côtoyait :
L'aeschne bleue, très vive, n'a pas été facile à saisir. Mais lorsqu'elle s'est aventurée à l'intérieur sans savoir comment ressortir, elle a bien dû s'accorder un moment de repos :
D'accord, elle n'a pas de bleu, mais c'est en raison du dimorphisme sexuel : la femelle est ainsi. Je l'ai surprise plus tard en train de chercher un endroit pour pondre :
Pour compléter ma collection, le sympètre rouge sang s'est invité :
Pas farouche du tout, il m'a laissé approcher à une vingtaine de centimètres, et s'est même tourné légèrement pour m'offrir son meilleur profil :
*
Au fond, avec six sortes de libellules pour une pièce d'eau aussi petite, il se débrouille assez bien, cet écosystème.
* Je replace au bon endroit le commentaire qui rectifie mon erreur :
Sympétrum strié
Une bonne idée, la mare. Les libellules vont adorer. Juste une remarque, le Sympétrum mâle photographié est un Sympétrum strié (Sympetrum striolatum).
Ischnura - email : admin@libellulesmaizieres.fr - http://www.libellulesmaizieres.fr