De savoureuses eaux minérales
Allez savoir ! Si dans les années cinquante les sources du Salet avaient eu leur papi Papillaud, peut-être auraient-elles atteint la même notoriété que Rozana !
Car leur eau, " incomparable dans le monde entier ", avait moult qualités attestées par bien des médailles.
C'était aussi le cas des sources de Saint-Myon, au bord de la Morge, qui produisaient " la reine des eaux d'Auvergne ", bénéfique en particulier à qui revenait des colonies porteur du paludisme.
A mon goût, même si elle est riche en magnésium, Rozana est un peu trop salée pour en boire régulièrement. Mais à quoi bon discuter des vertus de celle-ci et des autres, puisqu'en 1950 la Compagnie des Eaux du Salet a cessé son activité, et que ni Papi ni la pub télé n'étaient là pour relancer l'entreprise. C'est aussi a cette époque que la dernière des eaux exploitées à Saint-Myon, la source Desaix, a cessé d'être commercialisée faute de rentabilité.
Au Salet, les bâtiments envahis par la végétation ne sont néanmoins pas trop délabrés.
La promenade sur la rive gauche du Couzon est très courte. Près du pont au bord de la route, on voit déjà la source Providence, à laquelle on peut s'abreuver, car cette eau " n'est pas débilitante ; elle convient aux personnes les plus délicates ".
Voici un peu plus loin les sources des Puits, qui pétillent légèrement.
En face sur la rive droite, l'eau qui était mise en bouteilles dans l'usine située juste au-dessus, s'écoule aujourd'hui librement en abandonnant des dépôts ferrugineux.
A Saint-Myon, la disposition des sources, près du pont, sur la rive droite de la Morge n'est guère différente. La source Desaix est encore disponible, abritée dans un petit bâtiment. Elle s'écoule avec parcimonie : prenez votre temps, mais ne vous penchez pas trop, sinon vous pourriez respirer des émanations nocives.
Sur l'autre rive, on aperçoit la source Alphonse.
Voici la carte, santé !
Eaux du Mont-Dore
Le sentier des sources, décrit sur rando-planetepuydedome , est une très courte promenade proposant un aller-retour, au bord de la Dordogne, entre la taillerie du Sancy au Mont-Dore et Le Genestoux. Il est tentant de la transformer en boucle, en poursuivant jusqu'à l'usine d'embouteillage SMDA (1) à la limite de La Bourboule, puis en remontant au long du ruisseau le Cliergue jusqu'à la jonction avec le GR 30, pour redescendre au point de départ par Rigolet-Bas.
La source Croizat
Captée à 200 m de profondeur, elle remonte jusqu'au bassin bétonné. Elle est chaude (45°).
Un peu plus loin, une ancienne usine électrique
La source Félix
La source est abritée par un élégant pavillon, maintenant désaffecté à l'exception d'une baignoire en parfait état de marche (enfin, je n'ai pas essayé, bien que l'eau soit également chaude, mais moins que celle de la source Croizat).
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Le Genestoux
Une belle maison proposant des chambres d'hôte
Au fond, la masse imposante du puy Gros
L'usine d'embouteillage
Avant d'y arriver, on traverse la ligne de chemin de fer, puis on longe la Dordogne.
L'usine emploie une centaine de salariés. Elle se félicite de participer au développement durable, en transportant sa production vers la région parisienne par fret ferroviaire, évitant ainsi de faire circuler annuellement 3500 camions.
Le sentier du Cliergue
Le ruisseau est ponctué de deux cascades, malheureusement situées sur terrain privé et actuellement interdites au public.
1- SMDA : Sources du Mont Dore en Auvergne. La précision régionale est utile, car il existe aussi en Nouvelle-Calédonie des eaux exploitées sous la même dénomination de Mont-Dore, qui désigne une ville proche de Nouméa, et un sommet culminant à 800 mètres.
(source : ville du Mont-Dore - Je me verrais bien à la place du randonneur ! )
Sources salées de Saurier
A Saurier, on traverse le pont médiéval pour suivre,tout de suite à gauche, le sentier qui longe la couze Pavin.
Les sources salées (et ferrugineuses) émergent dans la pente, et à l'intérieur de cavités creusées lors de travaux miniers entrepris au début du XXe siècle.
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Après un kilomètre, le sentier atteint la route qui remonte vers Renlaigue puis Cotteuges. Il est alors intéressant de rejoindre Renlaigue.
En effet, à Renlaigue, où est puisée l'eau gazeuse commercialisée sous le nom de Saint-Diéry, un peu avant le pont de la Chèvre,
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on découvre une autre source ferrugineuse dont le courant léger se mêle à la force tumultueuse de la couze.
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Corent, village vigneron
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Les premières pentes
L'ancien village vigneron est accroché tout en longueur au pied d'une falaise, sur un étroit replat à flanc de coteau, mais l'architecte de son église s'en est accommodé, en la construisant très mince derrière son clocher.
La statue de Saint-Verny reproduite plus haut se trouve dans l'église
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Comme au théâtre, les gradins du cimetière permettent à chaque tombe, confortablement installée au soleil, de profiter largement du paysage.
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A l'ouest, la carrière de pouzzolane de Roc Rouge a sculpté d'imposants reliefs aux parois verticales.
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A mi-pente, une source alimente la vénérable station de pompage et l'ancien lavoir. Comme celui-ci est un peu loin du village, une "cabane, ou "baraque", permettait aux laveuses de s'abriter.
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Un peu plus bas, seule la tour de Chalus subsiste d'un château qui prospérait au XIIIe siècle.
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Elle a un air penché, car elle est plantée sur un terrain instable.
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Les parements intérieurs sont en arkose, et en basalte à l'étage. Le reste, c'est du tout-venant d'origine volcanique prélevé sur place : la pierre ne manque pas.
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Tout en bas coule l'Allier, ici au pont des Goules.
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Plus loin en direction des Martres-de-Veyre, en amont du pont de chemin de fer à Longues, la source du Tambour tambourine faiblement, absorbée par le grondement de la rivière.
(cliquer sur l'image pour voir la vidéo)
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La visite n'est pas terminée. Au-dessus du village, nous grimperons sur le plateau, en empruntant le chemin des chèvres.
De Besse au lac Pavin
Le circuit, d'environ 13 km pour une durée de 3 h 30, est détaillé sur le site Netrando. Partant du centre de Besse, il descend au fond de la vallée, découvre la source dont le docteur Goyon vantait les vertus, remonte en longeant un moment la couze Pavin, rejoint le lac Pavin par la route, fait le tour du lac, passe près du lac Estivadoux (une tourbière), traverse une forêt, et redescend vers Besse par un chemin bordé de pâturages, agrémenté de ci de là par d'étranges pierres sculptées et gravées.
La fontaine Goyon
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Elle produit une eau ferrugineuse bicarbonatée,
qui a été exploitée durant quelques années à la fin du XIXe siècle
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Les gorges de la couze Pavin
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Le lac Pavin
depuis la terrasse près du restaurant
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depuis le "point sublime"
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Le lac Estivadoux
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La descente vers Besse
le puy de Pertuysat (1304 m)
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Les pierres gravées
Les sources de Sainte-Marguerite
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Nous voici donc à Sainte-Marguerite et cette vue, qui a été prise depuis l'autre rive, montre l'importance de la station thermale : sur la gauche, une petite usine d'embouteillage, et à droite un bâtiment sans charme qui faisait office d'établissement thermal. Pourtant on nous dit que dans sa période faste, à la fin du XIXe siècle, la station soignait jusqu'à 600 malades (du foie ou de l'estomac) par jour !
Aujourd'hui ces bâtiments sont abandonnés, mais les sources sont toujours présentes, ainsi que quelques vestiges du parc thermal.
Voici la source du geyser. Celui-ci se déclenche toutes les vingt minutes, annoncé par des bouillonnements de plus en plus forts, et retombe au bout de quatre minutes.
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Au centre du parc, un captage est surmonté d'un château-fort miniature plutôt rigolo. Un petit escalier est même prévu, pour accéder aux remparts, et surveiller l'arrivée d'un improbable ennemi.
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C'est au contraire dans un petit bâtiment très ordinaire qu'est installé le captage de la source des Tennis. On n'y voit qu'une grosse tuyauterie et une citerne, mais à la sortie, la vasque s'orne de dépôts calcaires et ferrugineux.
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Cet écoulement se joint à celui de la source de la Chapelle provenant de l'ancienne usine d'embouteillage, pour former un milieu où poussent des plantes halophiles (dont, paraît-il, le plantain maritime, bien plus discret qu'au pré salé du Sail).
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L'ensemble forme un tableau aux couleurs variées, et changeantes au fil des saisons.a
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La source du Héron est protégée par une construction habillée d'une jolie toiture ; elle coule de façon parcimonieuse.a
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Tout près, la buvette octogonale attend le curiste, sans trop se dégrader.
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La source de l'île ne mérite plus son nom : la rivière capricieuse a modifié son cours, laissant l'île se rattacher au rivage. Tant mieux, car la passerelle ne paraissait pas être d'une grande solidité !
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Dans le parc, le bassin est asséché, et le pont maçonné imitant le bois n'enjambe qu'un socle de béton envahi peu à peu par le lierre.
Le promeneur se réjouit de pouvoir accéder à cette propriété privée. Le groupe Intermarché a acheté le site au début des années 1990. Il embouteille sans traitement, dans l'usine récente située de l'autre côté de la route, l'eau de Sainte-Marguerite, minérale et gazeuse, et la vend uniquement dans ses propres magasins.
Tiens, un vulcain essaie de lire les affiches de la cabane des laveuses !
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La source de la Poix, pouah ?
Un bitume qui ne provient pas de l'exploitation industrielle du pétrole, mais qui par des failles vient s'écouler naturellement à la surface de la terre, voilà une ressource qui, depuis la haute Antiquité, est utilisée pour étanchéifier navires et constructions. L'arche de Noë aurait été enduite du bitume de Judée ; les Egyptiens l'utilisaient pour la conservation des momies. Et les Olmèques, me direz-vous ? Et bien, lisez-donc l'article paru dans la revue qui fait autorité : "Bitume.Info" :
Pourquoi ce ton un tantinet professoral ? Mais tout simplement pour rappeler que, aux portes de Clermont, au flanc d'une légère éminence, une source unique en Europe continue de suinter, produisant vaillamment chaque jour depuis des millions d'années - bien longtemps avant l'apparition des volcans de la chaîne des Puys - son petit litre d' hydrocarbure.
Autrefois, elle était célèbre ; puissants et savants voulaient la voir, et sentir, selon Henri Lecoq, son "horrible puanteur" (en réalité une odeur d'hydrogène sulfuré assez désagréable, mais tout-à-fait supportable de nos jours, pour quiconque a voyagé dans le couloir de la chimie au sud de Lyon). Elle est maintenant négligée, entre autoroutes et aéroport : ces gloires du Roi Pétrole ne daigneraient pas jeter un regard sur une mauviette incapable de les alimenter en carburant. La source bénéficie néanmoins de la protection - pas très rapprochée pour ce que j'en ai vu - du CEPA (Conservatoire des Espaces et Paysages d'Auvergne).
Côté ouest, c'est un domaine agricole.
Des infiltrations de bitume remontant des profondeurs apparaissent également dans les roches du puy de Crouël et de la carrière de Gandaillat tout proches, et à Dallet, à quelques kilomètres, où une mine a été exploitée jusqu'en 1984.
Notre source occcupe une surface arrondie d'environ 1,50 m de diamètre, sur une quarantaine de centimètres de profondeur ; le bitume est épais et collant. J'y ai enfoncé un bâton.
En bas, à gauche, un hérisson s'est trouvé piégé par la matière gluante
Un ruisseau s'est formé sur une dizaine de mètres, sans que l'on perçoive un écoulement, tant le débit est faible et le produit visqueux ; la course lente se termine au bord du chemin, de façon peu glorieuse :
La personne qui aurait perdu des vêtements dans un transport des Maîtres Déménageurs Auvergnats
peut venir les récupérer ici
A quelques mètres, un peu plus haut sur la butte, se trouve un menhir couché :
Dernier usage : le bosquet sert discrètement de lieux d'aisance. Attention où vous mettez les pieds !
Mars 2010 - Mes observations sur l'état des lieux ne sont plus d'actualité : heureusement, le site a été nettoyé (voir les commentaires).
C'est sûr, maintenant c'est beaucoup mieux ! (22 juin 2012)
Sources documentaires :
- CEPA : la source bitumeuse de la Poix
- Planet-Terre : ruisseau de bitume du puy de la Poix, mine des Rois de Dallet
- TV8 Clermont : reportage du 30 mars 2007
La source
" Au fil de la Sioule "
C'est un fait : si nous savons que la source de la Sioule se situe entre le village de Vernines et le lac de Servières, nul ne nous en indique l'endroit exact.
Il me faut combler cette lacune. Revêtu de ma panoplie d'explorateur, j'ai décidé de remonter le cours de la rivière, jusqu'à son origine.
L'expédition débute plutôt bien : un chemin conduit tranquillement au creux du vallon.
A l'arrivée, je constate que le courant est déjà assez fort. D'après mes calculs, je suis à environ un kilomètre de la source, à une altitude de mille mètres. La source se trouvant à plus de 1100 mètres, la pente est donc de - réfléchissons - heu... 10 % ?
De nombreuses fleurs colonisent la rive. Je reconnais sans peine les anémones, le bouton d'or, la pulmonaire, ou la primevère, celle-ci étant toutefois un peu différente du vulgaire coucou des bords de chemin.
Mais je dois maintenant sortir ma documentation, pour identifier la dorine à feuilles alternes, qui forme ici de larges massifs vert-jaune.
Puis les fleurs et le sentier disparaissent ; le paysage devient plus sauvage.
Des arbres abattus par une ancienne tempête pourrissent sur place, recouvrant même le lit du torrent.
Chaque pas doit être étudié, et la progression se trouve fortement ralentie. Je me souviens que plus bas, un étrange animal, dressé la gueule ouverte, semblait mettre en garde les imprudents voyageurs.
A ce stade, la vallée forme une large cuvette ovale d'où l'eau semble descendre de tous côtés, se glissant entre les troncs.
Mon compagnon en difficulté propose d'abandonner les recherches. Lorsqu'il commence à rebrousser chemin, je lui explique que des aventuriers de notre trempe ne sauraient renoncer si près du but, et il se rend à mes raisons. Plus exactement, je me suis peut-être contenté de tirer sur sa laisse.
Et voici qu'au-dessus de cette cascade, nous rejoignons un chemin, le long duquel le courant se trouve domestiqué sur quelques dizaines de mètres.
Je me glisse entre deux rangs de fil de fer barbelé, et ma quête s'achève dans ce pré, en contrebas d'une route goudronnée.
Il faut bien se rendre à l'évidence : je ne suis pas le découvreur de la source, qui depuis longtemps a été bouleversée par l'aménagement de la route, et par un captage qu'une clôture protège. C'est très bien ainsi, car à vouloir imiter Livingstone (qui donnait le nom de la reine Victoria aux sites remarquables qu'il rencontrait), il m'aurait fallu l'appeler la source Nicolas (1), ce qui aurait déplu à tout un chacun.
Me voici donc sur la RD 983 qui va au Mont-Dore, cinquante mètres après un carrefour indiquant à droite la direction de Vernines, et conduisant sur la gauche au lac de Servières par un chemin de terre. Ma voiture n'est pas très loin.
1- ou François, ou Emmanuel, selon l'époque.