Grottes ornées pour l'été
Des artistes (1) ont investi des grottes proches de Saint-Nectaire.
Aux grottes de Châteauneuf, c'est de l'art rupestre, qui évoque aussi bien le Paléolithique que les tags cotemporains, voire la Guerre des Etoiles.
Même si les gravures sont peu nombreuses, il est possible de s'imaginer en paysan comptant ses vaches, en sorcier attirant la pluie, en prisonnier dessinant la femme des ses rêves sur la paroi de son cachot, ou en Mexicain basané un sombrero sur le nez. Et l'esquisse d'un âne peut vous rappeler qu'il ne faut pas manquer d'aller voir, plus bas dans l'église du village, son semblable jouant de la lyre.
L'orchis bouc pousse près des grottes
A Sapchat des arbres ceinturés de bandes argentées conduisent à une sombre grotte abritant une stèle éclatante.
En poursuivant un peu plus loin on découvre, sur le chemin une installation hydraulique, et au bout du sentier de la grotte une jolie cascade.
1- Julien Amillard - Vincent Barré et Chiman Dangi :
Pissenlits géants au bord du lac
Au bord du lac de Bourdouze, en cette fin d'été, seules restent fleuries quelques petites plantes comme la parnassie des marais, la jasione, ou l'euphraise casse-lunettes.
Mais une plante géante prête à lâcher ses graines a fait son apparition. Elle est d'une espèce inconnue, même si elle a une parenté avec le salsifis ou le pissenlit.
Il s'agit d'une oeuvre d'Alice et David Bertizzolo, " Pappus lactés ", présentée dans le cadre de Horizons - Arts Nature en Sancy. Oui, les pappus, ce sont bien ces touffes légères qui permettent la dispersion, au moindre souffle, des graines de pissenlit ou de salsifis.
Cascade de la Barthe et lac Chauvet
L'itinéraire détaillé de la randonnée est décrit sur le site Planete Puy-de-Dôme .
Dès le départ, on est surpris de voir renaître un château-fort sur la butte de Ravel: une famille s'attache, depuis 2009, à réhabi(li)ter les ruines (voir La Montagne du 18 septembre 2014).
Le circuit traverse d'abord une zone de pâturages. Il faudra marcher pendant au moins 3/4 d'heure avant de trouver un peu d'ombre, et la fraîcheur d'un ruisseau.
Avec l'entrée dans le bois, la montée devient très raide ; le sentier débouche sur les prairies d'estive, à une altitude de 1100 mètres.
La cascade est toute proche.
Le circuit vire au sud-est sur un large chemin qui offre des vues sur les sommets environnants, et se transforme bientôt en une route goudronnée qui rejoint celle, plus importante, qui relie Besse à Picherande. Il faudra longer cette route sur près d'un kilomètre ; c'est la partie la moins agréable du parcours, même si elle est agrémentée, au début, par la vue d'une tourbière.
En 2013, la tourbière avait accueilli une oeuvre d'art : "Diatomées macroscopiques"
Après environ deux heures de marche, le lac Chauvet apparaît. On peut y pique-niquer.
Plus loin, dans le hameau de Grouffaud, un maison a conservé un toit de chaume.
C'est sous le regard des vaches que l'on rejoint le point de départ.
Le lac de Bourdouze
A moins de deux kilomètres à vol d'oiseau du lac de Montcineyre, le lac de Bourdouze s'est installé dans une dépression glaciaire. Il s'est peu à peu rétréci, la partie située à l'ouest s'est transformée en tourbière. En été, on peut observer sur la rive la ligulaire de Sibérie, une plante à fleurs jaunes, rare et protégée en France.
La randonnée est décrite dans le guide Chamina Massif du Sancy et Artense, n° 22. Longue de 16,5 km, elle nécessite de disposer de 5 h 30, mais elle peut être réalisée en deux fois, en prenant un raccourci situé à mi-chemin, au hameau des Chirouzes.
Le départ de la balade est fixé près du cimetière de Saint-Anastaise, mais nous partons du parking situé à proximité du lac, en bord de route. Après avoir longé le lac par la gauche, nous pénétrons dans une forêt de sapins.
Dans une clairière, nous remarquons ce bâtiment en ruines.
Au sortir de la forêt, de grandes herbes sèches évoquent la savane.
Plus loin, les monts du Sancy apparaissent.
Une stèle en l'honneur de la Résistance a été érigée au croisement de notre chemin avec la route conduisant aux Chirouzes. C'est là que l'on peut prendre le raccourci.
Le circuit conduit ensuite vers Saint-Anastaise.
Le soleil bas de ce dernier jour d'octobre allonge démesurément nos ombres sur le chemin en pente.
Nous traversons Saint-Anastaise, et continuons à descendre, en direction de Larzallier.
Une petite chapelle dédiée à Saint Anastaise a été restaurée.
Après Larzallier, le chemin remonte assez rudement.
Avant d'arriver à Lignerolles, nous disposons d'une belle vue sur la roche Nité et le village du Valbeleix.
Arrivés en bordure du plateau, la vue sur la vallée creusée par la couze de Valbeleix s'élargit encore.
Nous marchons dans des prairies, jusqu'à un buron.
Après ce buron, nous traversons un bois et retrouvons la route du raccourci, que nous quittons, sur la droite, pour cheminer en bordure de prés, jusqu'à une ferme à Champs.
Nous atteignons une belle hêtraie, et descendons en zigzag la pente assez raide, jusqu'au ruisseau de Vaucoux, qui forme un peu plus loin une cascade (celle-ci n'est pas sur le circuit, mais à environ 1 km, en suivant la route, en contrebas).
Cascade d'Anglard - ici, c'était en 2012, avec une oeuvre de Laurent Gongora, Cascadeurs
Nous remontons jusqu'au parking en passant par Anglard, qui possède une fontaine joliment décorée.
A l'Horizon 2014
Dans la terre il y a des bactéries, et les bactéries causent. (1)
;
Mais aujourd'hui elles sont muettes, malgré le sonotone.
Ou elles sont endormies, ou bien elles veulent pas. Enfin elles causent pas ...
***
La Roche Romaine a été dotée d'une réplique dorée (2).
J'vous ai apporté d'la mousse
Et la mousse c'est tellement bon
Surtout quand elle est polyuréthane
Et pis qu'elle est pas trop coriace
***
Au milieu du petit étang de Lyns, se reflétant dans l'eau calme, une île est apparue (3), couvertes de constructions que gentes dames et beaux damoiseaux n'occupent pas encore. C'est un joli jouet, acessible à tout âge, mais seulement pour regarder, et imaginer de grandes aventures d'amour et de gloire.
Il s'agit de balades artistiques proposées par Horizons "Arts Nature" en Sancy :
1- Le Cri du Sol, par Isabelle Daëron et Gaëtan Robillard.
2- Golden Replica, par Greta Dimaris.
3- Le Royaume, par Antoine Milian.
La saison des amours
En ce beau début d'avril, les pêcheurs ne sont pas les seuls à fréquenter le lac Servières.
Les crapauds sont sortis de leurs trous dans la forêt. Ils ont bravement traversé le chemin d'accès, heureusement peu fréquenté, n'y abandonnant que quelques victimes.
Les voilà maintenant dans l'eau claire, immobiles, non loin de la rive. Ils se sont placés à quelques mètres les uns des autres ; chacun surveille sa zone.
Ce sont des mâles qui attendent l'apparition de l'âme sœur. Ils ne sont pas exigeants : ils sont tous prêts à sauter sur le dos de la première venue, et à y rester le temps qu'il faudra.
De rares chanceux y sont déjà parvenus : ce dimanche, seules quatre femelles, toutes accompagnées, étaient visibles en faisant le tour du lac.
Fermement agrippé à la dame, il suffit d'attendre : c'est elle qui déclenchera le processus, en évacuant pendant plusieurs heures un long chapelet de cinq à sept mille œufs.
Un mâle trop pressé s'accroche à un couple déjà formé. Il ferait mieux de reprendre son poste, car il n'a aucune chance d'arriver à ses fins.
Mais rien n'est perdu, car la saison des amours, qui dure plusieurs semaines, ne fait que commencer. Restez attentifs !
Horizons en marche - 3
C'est vrai, les épilobes sont en beauté, le machaon prend volontiers la pose. Mais il ne s'agit pas de se laisser distraire : l'objectif est dans notre ligne de mire, cible jaune sur le flanc nord de la banne d'Ordanche (1).
Je n'avais pas repéré les gardiens, mais le berger et son chien sont bien là sur la photo, plein centre
Au sommet du Tartaret, un diamant scintillait. Aujourd'hui, un bonbon rose crashé dans les branchages voudrait nous faire croire qu'il est de taille à attaquer ... qui donc, au fait ? (2)
Pour la suite, nul besoin de marcher. Près de Courgoul, au-dessus de la couze de Valbeleix, l'oeuvre qui décore le pont gallo-romain (3) se découvre depuis la route.
Et à La Bourboule, ces plantes étranges (4) se sont installées juste à l'entrée du parc Fenestre.
1- Flash Loading, de Marie Lelouche 2- Sancy Contre-Attaque, de Guillaume Renou
3-Ô, de Michel-Marie Bougard 4- In the world of plants, de l'Atelier Land Art
Horizons en marche - 2
Non, là ce n'est pas très judicieux : suggérer d'aller se garer près du lac Chauvet pour faire la route en sens inverse, mais à pied, jusqu'aux " Diatomées mégascopiques " (1), en se faisant frôler par les voitures et en respirant leurs gaz d'échappement, merci bien ! D'ailleurs tous les visiteurs s'arrêtent juste devant la tourbière décorée, ils y trouvent facilement une place.
Selon le temps, l'impression diffère. Et la nuit, elles s'éclairent !
Les nouvelles venues ne perturbent pas les abeilles
En revanche, pour rejoindre le lac Estivadoux où se trouve l'installation " Earthpulse " (2), le sentier traverse les prairies, je préfère !
" L'oeuvre de l'artiste polymorphe à l'approche holistique prend la forme d'un sismographe
qui résonne comme un signal d'alarme." (sic)
Au col de la Croix Saint-Robert, ce ne sont plus des vaches, mais un important troupeau de brebis, sous la garde d'un patou. Il faut bien suivre les recommandations :
Le " Passage d'Horizon " (3) surplombe la vallée du Mont-Dore.
(à suivre)
* Voir le " Chastriscope " de Prisca Cosnier
Horizons en marche - 1 (ensemble païen de Lomprat, pic Saint-Pierre)
Cette année, les organisateurs des rencontres art-nature ont décidé de nous faire marcher : même lorsqu'on peut se garer facilement à proximité de l'oeuvre, le parking officiel est fixé bien plus loin. C'est le cas pour les "Encorbellements" (1) situés au-dessus des grottes de Jonas, mais dont le point de départ est à Lomprat, ce qui nous promet une balade d'au moins 2 heures, agrémentée d'un certain dénivelé. Et pourquoi pas ?
A une altitude de 760 m, la petite route non goudronnée nous conduit sur le plat jusqu'au cimetière, où il faudrait entamer la montée. Mais ce serait dommage de ne pas continuer jusqu'au carrefour distant d'à peine 200 mètres, où a été érigée la croix Saint Verny au XVIe siècle.
De là, il n'y a que 100 mètres à parcourir pour découvrir l'édifice qui, bien que christianisé, garde son mystère païen.
Saint Jean, ou dieu gaulois Cernunnos ?
La montée jusqu'à 880 m, au col de la Feuille, est bien ombragée, pas trop dure. Mais la brochure nous incite à poursuivre, à découvert et sous un soleil de plomb, jusqu'au sommet du pic Saint-Pierre haut de 996 mètres. C'est quand même tentant, car la vue y est étendue, et une jolie chapelle y a été construite.
L'orage se rapproche-t-il ?
Finalement, non !
Des restes de bâtiments (logis de moines ?) subsistent, aini que des tombes (illisibles)
Bon, voici enfin l'objet de notre recherche, il est en bois brut (sur le projet il semblait peint), et personnellement me laisse de marbre. Sous quel angle faut-il le regarder ? Sûrement pas face à la plaie de l'immense carrière, peut-être vers la vallée ... à vous de voir !
1- Les Encorbellements, oeuvre de Matthieu Pilaud :