Pissenlits géants au bord du lac
Au bord du lac de Bourdouze, en cette fin d'été, seules restent fleuries quelques petites plantes comme la parnassie des marais, la jasione, ou l'euphraise casse-lunettes.
Mais une plante géante prête à lâcher ses graines a fait son apparition. Elle est d'une espèce inconnue, même si elle a une parenté avec le salsifis ou le pissenlit.
Il s'agit d'une oeuvre d'Alice et David Bertizzolo, " Pappus lactés ", présentée dans le cadre de Horizons - Arts Nature en Sancy. Oui, les pappus, ce sont bien ces touffes légères qui permettent la dispersion, au moindre souffle, des graines de pissenlit ou de salsifis.
Cascade de la Barthe et lac Chauvet
L'itinéraire détaillé de la randonnée est décrit sur le site Planete Puy-de-Dôme .
Dès le départ, on est surpris de voir renaître un château-fort sur la butte de Ravel: une famille s'attache, depuis 2009, à réhabi(li)ter les ruines (voir La Montagne du 18 septembre 2014).
Le circuit traverse d'abord une zone de pâturages. Il faudra marcher pendant au moins 3/4 d'heure avant de trouver un peu d'ombre, et la fraîcheur d'un ruisseau.
Avec l'entrée dans le bois, la montée devient très raide ; le sentier débouche sur les prairies d'estive, à une altitude de 1100 mètres.
La cascade est toute proche.
Le circuit vire au sud-est sur un large chemin qui offre des vues sur les sommets environnants, et se transforme bientôt en une route goudronnée qui rejoint celle, plus importante, qui relie Besse à Picherande. Il faudra longer cette route sur près d'un kilomètre ; c'est la partie la moins agréable du parcours, même si elle est agrémentée, au début, par la vue d'une tourbière.
En 2013, la tourbière avait accueilli une oeuvre d'art : "Diatomées macroscopiques"
Après environ deux heures de marche, le lac Chauvet apparaît. On peut y pique-niquer.
Plus loin, dans le hameau de Grouffaud, un maison a conservé un toit de chaume.
C'est sous le regard des vaches que l'on rejoint le point de départ.
Le lac de Bourdouze
A moins de deux kilomètres à vol d'oiseau du lac de Montcineyre, le lac de Bourdouze s'est installé dans une dépression glaciaire. Il s'est peu à peu rétréci, la partie située à l'ouest s'est transformée en tourbière. En été, on peut observer sur la rive la ligulaire de Sibérie, une plante à fleurs jaunes, rare et protégée en France.
La randonnée est décrite dans le guide Chamina Massif du Sancy et Artense, n° 22. Longue de 16,5 km, elle nécessite de disposer de 5 h 30, mais elle peut être réalisée en deux fois, en prenant un raccourci situé à mi-chemin, au hameau des Chirouzes.
Le départ de la balade est fixé près du cimetière de Saint-Anastaise, mais nous partons du parking situé à proximité du lac, en bord de route. Après avoir longé le lac par la gauche, nous pénétrons dans une forêt de sapins.
Dans une clairière, nous remarquons ce bâtiment en ruines.
Au sortir de la forêt, de grandes herbes sèches évoquent la savane.
Plus loin, les monts du Sancy apparaissent.
Une stèle en l'honneur de la Résistance a été érigée au croisement de notre chemin avec la route conduisant aux Chirouzes. C'est là que l'on peut prendre le raccourci.
Le circuit conduit ensuite vers Saint-Anastaise.
Le soleil bas de ce dernier jour d'octobre allonge démesurément nos ombres sur le chemin en pente.
Nous traversons Saint-Anastaise, et continuons à descendre, en direction de Larzallier.
Une petite chapelle dédiée à Saint Anastaise a été restaurée.
Après Larzallier, le chemin remonte assez rudement.
Avant d'arriver à Lignerolles, nous disposons d'une belle vue sur la roche Nité et le village du Valbeleix.
Arrivés en bordure du plateau, la vue sur la vallée creusée par la couze de Valbeleix s'élargit encore.
Nous marchons dans des prairies, jusqu'à un buron.
Après ce buron, nous traversons un bois et retrouvons la route du raccourci, que nous quittons, sur la droite, pour cheminer en bordure de prés, jusqu'à une ferme à Champs.
Nous atteignons une belle hêtraie, et descendons en zigzag la pente assez raide, jusqu'au ruisseau de Vaucoux, qui forme un peu plus loin une cascade (celle-ci n'est pas sur le circuit, mais à environ 1 km, en suivant la route, en contrebas).
Cascade d'Anglard - ici, c'était en 2012, avec une oeuvre de Laurent Gongora, Cascadeurs
Nous remontons jusqu'au parking en passant par Anglard, qui possède une fontaine joliment décorée.
Lac Chambon
Au lac Chambon, on peut presque marcher sur l'eau.
A l'été 2011, on aurait même pu envisager d'y dormir.
Les canards colvert filent paisiblement, insensibles aux appels des enfants.
Les brochets disposent de tout le confort moderne, pour se reproduire et élever leurs brochetons, mais n'osent pas se montrer,
tandis que, forts de leur chair fade et de leurs nombreuses arêtes, les gros chevesnes
narguent les pêcheurs.
La pellicule huileuse à la surface de l'eau est naturelle :
elle est due à l'action des bactéries.
-
1- Lits d'eau, de Joël Thépault.
Sur les traces de Montlosier
Le comte de Montlosier était ce qu'on appelle un homme de caractère. Il exprimait haut et fort ses opinions, fondées ou non. Il réussit par son esprit critique à déplaire successivement aux révolutionnaires, à la noblesse émigrée, à l'empire, à la monarchie restaurée, et durablement au clergé, qui en représailles lui refusa des obsèques religieuses.
Localement, il ne se prêtait guère aux mondanités, et n'était donc pas apprécié par la bonne société. Il s'en moquait, préférant arpenter, solitaire, la chaîne des puys. Ses observations lui inspirèrent un essai sur la théorie des volcans d'Auvergne, où il ne manquait pas, bien sûr, de fustiger un lamentable littérateur qui, avant lui, avait publié un écrit "rempli d'inexactitudes".
Ayant hérité de cette maigre terre de "rang d'âne", le comte décida de la mettre en valeur. Le connaissant maintenant un peu, nous nous doutons bien qu'il n'allait pas faire dans la demi-mesure.
Qui se douterait, voyant cette nature aujourd'hui exubérante, qu'il y a seulement deux siècles, la chaîne des puys - surnommée " la tête chauve de la France " - n'était couverte que de roches volcaniques, de quelques buissons et d'une rare bruyère ? C'était pourtant le cas, mais il n'y avait là rien qui puisse décourager Montlosier.
Voilà donc la situation, à Randanne, du domaine du comte de Montlosier
Dans ce pré qui vient d'être fauché, ce n'était que de la pouzzolane. Montlosier l'a recouverte de terre rapportée des alentours. Et si la roche réapparaissait, on rajoutait de la terre, pardi ! Au total, près de 60 000 tombereaux, nous dit-on : Monsieur le Comte ne manquait pas de persévérance.
Il a reboisé, en utilisant les essences les mieux adaptées ; il a fait des travaux de drainage et d'irrigation, creusé un étang. Bref, il a complètement remodelé le paysage, et c'est plutôt réussi.
Ce parcours a été créé par le Parc Naturel des Volcans d'auvergne : http://www.parc-volcans-auvergne.com/uploads/puy_de_science/sentier-montlosier2010.pdf?PHPSESSID=a4af0154bd80220e564525d5a41c0320
Du Montchal au Montcineyre
Du puy de Montchal au puy de Montcineyre, il n'y a que quatre kilomètres, en allant vers le sud. Le sentier traverse d'abord la forêt des Fraux, et rejoint une route près de laquelle se trouve le creux de Soucy.
Autrefois, il était possible de descendre jusqu'à la grille en fer, et par une chaude journée d'été, de se sentir envahi par l'air glacé émanant du gouffre. Une clôture grillagée placée quelques mètres plus haut tente maintenant de dissuader les curieux.
C'est Edouard-Alfred Martel, grand explorateur de grottes et de gouffres, d'avens et autres abîmes, et à ce titre considéré comme le fondateur de la spéléologie, qui le premier étudia le creux de Soucy, en 1892.
Il décrit l'opération dans " Les abîmes ", illustration à l'appui :
Voici le croquis du gouffre, par Martel lui-même :
Plus récemment, la Fédération Française de Spéléologie l'a affiché pour fêter ses 50 ans :
En 1968, des plongeurs ont découvert, au fond du lac, une cheminée qu'ils ont en partie explorée (j'ai inversé l'image, prise sur le site Nogareda, pour la présenter selon la même orientation que le dessin de Martel).
Martel pensait que le creux provenait d'une poche de gaz emprisonnée dans la lave en fusion du puy de Montchal. Actuellement on penche plutôt pour une explosion phréatique, comme celle qui est à l'origine du lac Pavin, mais alors en beaucoup, beaucoup plus petit.
Après la forêt, on traverse des prairies, pour descendre vers la plaine de Montcineyre.
On arrive près d'une maison, qui fut une résidence secondaire, construite au bord du lac. Maintenant, le lac de Montcineyre sert de réserve d'eau au SIVOM d'Issoire, et toute activité, même la simple baignade, y est interdite (on peut néanmoins pique-niquer dans l'herbe, près du lac : c'est très agréable !).
Le lac est probablement né du barrage formé par le cône du "Mont de Cendres" (sinon, ce serait encore une fois une explosion du même type que le Pavin) . Il atteint une profondeur de 22 mètres.
(1) : 50 ans en 2013 ; photo ajoutée le 23/1/2020.
Le puy de Montchal
Boum !
La lave en fusion du puy de Montchal crée des fissures dans la roche, s'y engouffre et s'égare un peu en cherchant la sortie. Elle se heurte à une nappe d'eau, ce qui provoque de très violentes projections de vapeur d'eau et divers matériaux (retrouvés jusque dans le lac Léman !). Lorsque revient le calme, l'eau se réinstalle, dans le cratère profond de 92 mètres laissé par l'explosion : le lac Pavin est né.
(1)
Le puy de Montchal (2) est le plus récent des volcans d'Auvergne, il a environ 6000 ans. Le lieu est maintenant bien paisible, le Montchal semblant avec ses longs bras enserrer tendrement le Pavin.
Mais certains spécialistes pensent qu'un réveil est tout-à-fait possible de nos jours.
Boum !
Il n'y a pourtant rien d'inquiétant dans cette oeuvre (3), installée au fond du cratère du Montchal, qui évoque le réveil du volcan. C'est simplement très beau, scintillant et bruissant au moindre courant d'air.
1- Illustrations copiées sur le site du BRGM : ici.
2- A ne pas confondre avec son homonyme de la chaîne des puys, qui se trouve face aux puys de la Vache et de Lassolas, avec le château de Montlosier à sa base.
3- "Le Réveil", par Pier Fabre, installé dans le cadre des Rencontres Art Nature - Horizons 2011.
De Besse au lac Pavin
Le circuit, d'environ 13 km pour une durée de 3 h 30, est détaillé sur le site Netrando. Partant du centre de Besse, il descend au fond de la vallée, découvre la source dont le docteur Goyon vantait les vertus, remonte en longeant un moment la couze Pavin, rejoint le lac Pavin par la route, fait le tour du lac, passe près du lac Estivadoux (une tourbière), traverse une forêt, et redescend vers Besse par un chemin bordé de pâturages, agrémenté de ci de là par d'étranges pierres sculptées et gravées.
La fontaine Goyon
-
Elle produit une eau ferrugineuse bicarbonatée,
qui a été exploitée durant quelques années à la fin du XIXe siècle
-
Les gorges de la couze Pavin
-
-
-
-
Le lac Pavin
depuis la terrasse près du restaurant
-
-
-
-
depuis le "point sublime"
--
Le lac Estivadoux
-
-
La descente vers Besse
le puy de Pertuysat (1304 m)
-
Les pierres gravées
La tourbière de Gayme
Encouragé par la découverte fortuite d'une plante carnivore, la grassette, dans une tourbière de pente du Sancy, j'espérais, en me rendant à cette tourbière près de Picherande, admirer la drosera autrement qu'en captivité dans une jardinerie.
Celle qui pousse en Auvergne, c'est la drosera à feuilles rondes :
Mais ne rêvons pas, pour que pousse la drosera, il faut de la tourbe. Or celle-ci, exploitée industriellement jusque vers l'an 2000, a pratiquement disparu. Il a suffi de 27 ans pour pour détruire, sans réel besoin, cette tourbière qui avait mis plusieurs milliers d'années à se constituer. Les panneaux qui jalonnent la petite promenade aménagée sur 3 km ne nous font d'ailleurs pas miroiter l'impossible : les collectivités tentent de réhabiliter le site, mais sans bien savoir ce qui va en résulter. Une remise en eau a été effectuée, mais elle crée un écosystème différent du milieu d'origine. Dans le meilleur des cas, avec un rythme de croissance d'un millimètre par an, nous ne verrons une tourbière digne de ce nom que dans un bon millier d'années.
C'est actuellement une grande zone herbeuse, très sèche en surface, longeant le petit étang qui masque les déchirures des pelleteuses.
L'oeuvre d'art placée là cet été (1) me paraît du coup tout-à-fait à sa place : voici un pont qui ne mène nulle part si ce n'est, brutalement, à son point de départ. Ou bien un serpent qui se mord la queue ...
Pour de patients observateurs, comme Christian, capable de passer une journée entière à suivre la naissance d'une libellule, la découverte de la drosera reste possible : il en donne la preuve. Simple promeneur, je me contenterai aujourd'hui de la vue sur le Sancy.
(1) - " Back Flip Bridge" par Tanya Preminger, artiste plasticienne israélienne.
L'étang de Marchaud
Guide Chamina « Monts du Livradois-Forez », n° 51
Au sud-est d'Issoire, la route monte progressivement, par Le Vernet-La Varenne et Saint-Germain-L'Herm, jusqu'à 1000 m d'altitude. Nous arrivons à Saint-Bonnet-le-Bourg, petit village aux maisons fleuries et bien entretenues.
Ici , c'était chez Monier, forgeron en tous genres
Après avoir traversé le village, nous pénétrons dans la forêt
Au mois d'août, des champignons commencent à sortir.
Le sentier quitte la forêt, et l'étang apparaît.
C'est un endroit paisible où on a envie de s'attarder. Dans l'herbe sur les berges, des gens se sont installés pour pique-niquer, se reposer ou pêcher (des cartes de pêche sont délivrées à la journée par le propriétaire).
Plus loin, ce sont surtout des prés, ponctués de quelques hameaux : Losfonds, Le Montel, la Rouveyre, La Grange.
Nous rejoignons le point de départ au bout de trois heures environ. La balade, de 10 Km, est très facile : les chemins sont larges, le dénivelé est faible (100 m).