Jardin zen (5)
Le maître de la cérémonie du thé a choisi sa lanterne
Honorable dame, ce modeste banc n'est assurément pas digne de vous accueillir
pêcher en fleurs dans le jardin de thé
santoline âgée cernée par le thym sur la colline des parfums
azalées en bordure du chemin sinueux
Petite Pierre et Grande Pierre en conversation silencieuse
Parfum de lilas...
... apprécié par la belle-dame
Un fidèle visiteur
Caché par la forêt littorale,
j'observe le passage de la lourde barque
La pelouse en pointillés s'élargit et fleurit
Le 7 janvier dernier ...
.
Bouddha, pour la touche finale, le 5 septembre 2020
jardin zen (4)
Impatience
Le banc et la tortue sont maintenant en place :
Des bulbes malmenés, oubliés, ont quand même refleuri.
Des jeunes pousses sont apparues, sur les tiges d'osier , sur les rosiers ...
Mousses et lichens composent sur les rochers de l'île des tableaux fantastiques, paysages en miniature que seul le visiteur attentif peut apprécier.
Les bourgeons du pêcher sont près d'éclater.
Même l'érable pourpre annonce la couleur,
mais il n'a pas déployé ses feuilles.
Ce n'est donc pas encore le moment de placer la lanterne, destinée à bien montrer qu'il s'agit d'un jardin "japonais" (accommodé à ma façon).
Jardin zen (3)
Plantations
Voici le massif de graminées, accrochez-vous, je vais tenter d'indiquer leurs noms, sous réserve d'erreur, bien entendu.
Au premier plan, de gauche à droite : carex oshimensis evergold, festuca glauca (fétuque bleue), luzula nivea lucius, acorus ogon, festuca glauca.
Puis, à peine visible derrière la première fétuque bleue, se trouve celle qui devrait devenir la plus grande : schizachyrium scoparium, appelée aussi andropogon scoparius. Au milieu, stipa tenuifolia plus connue sous le doux nom de cheveux d'ange. A droite en rouge, carex buchananii.
Au fond, un peu caché par les cheveux d'ange, un miscanthus sinensis zebrinus. Ouf !
Les plants sont sans doute trop rapprochés, mais je n'ai pas pu résister à l'envie de produire un effet immédiat.
Le gazon n'existe pas dans les jardins japonais, mais, voulant faire plaisir à mon épouse, je lui ai offert cette pelouse géométrique, qui l'a laissée sans voix (peut-être s'interroge-t-elle sur mon état mental) :
Ce sont de petits blocs de sagine (sagina subulata). De l'autre côté de l'allée, le massif aromatique - composé de thym, serpolet, sarriette, romarin, armoise naine et santoline - prend forme :
Ces piquets droits devraient, si tout va bien, finir par ressembler à des cerisiers nains. Des bruyères actuellement en fleurs éclairent la bordure :
Le tronc du pêcher, protégé avec du blanc arboricole, profite de la floraison des perce-neige, repiqués en vert tout autour :
Solitaire dans les galets, voici un pin (picea abies tompa) que j'espère conserver sous une forme réduite rappelant un bonsaï :
J'ai aussi planté un genévrier, des azalées, des rosiers, une euphorbe, des pensées ...
Et l'érable pourpre (acer palmatum atropurpureum) est maintenant à sa place. Mais sans ses feuilles, il reste discret :
***
Bientôt, au printemps, ce sera l'inauguration, avec la mise en place des éléments décoratifs.
Non, tu n'as pas le droit de t'installer sur un fauteuil, ta place est au jardin !
Jardin zen (2)
L'île
Avec de la terre amoureusement moulée à la main, des pierres minutieusement choisies, un patchwork de mousses délicatement plaquées, mon île est née, et me donne envie de chanter !
Une île, entre le ciel et l'eau
Une île sans hommes ni bateaux
Inculte, un peu comme une insulte
Sauvage, sans espoir de voyage
Une île, une île, entre le ciel et l'eau (1)
Une île
Une île au large de l'amour
Posée sur l'autel de la mer
Satin couché sur le velours
Une île
Chaude comme la tendresse
Espérante comme un désert
Qu'un nuage de pluie caresse (2)
C'est bien là le problème, cette pluie qui perturbe mes travaux, au moment où, trépignant d'impatience, je voudrais mettre en forme mes idées !
Et après la caresse du poète, la voici maintenant qui s'endort sous un drap blanc... L'entreprise a mis son ouvrier au chômage.
(1) "Une île", de Serge Lama
(2) "Une île", de Jacques Brel
Jardin zen (1)
La révélation
L'idée m'est venue un jour, alors que je regardais ma pelouse malingre, envahie par les mousses, chardons et diverses mauvaises herbes : il me fallait établir là un jardin d'inspiration orientale ; tout ce que j'avais fait jusqu'à présent m'y conduisait, c'était une évidence.
Dernièrement, j'avais vu des photos de jardins secs japonais, d'une beauté très épurée. Ce sont peut-être ces images qui ont provoqué le déclic.
La mince couche de neige qui recouvrait le terrain gelé m'offrait la possibilité de dessiner le projet qui, à mes yeux, s'adaptait parfaitement.
Encadrant la future entrée, un cryptomeria japonica à gauche, et un lilas à petites feuilles à droite. Au centre, un pêcher qui, miné par la cloque, est resté chétif. Au fond, un petit massif de bambous. Le terrain est bordé à droite par une haie d'arbustes qui se sont diversement développés.
De plus, je dispose déjà de végétaux prêts à m'aider :
- de l'osier et des bambous pour réaliser de petites haies,
-des plants de lonicera nitida, et une santoline ébouriffée, qui ne demandent qu'à être déplacés.
Je possède aussi un magnifique bateau de pierre bien ventru. Il ne sert aujourd'hui qu'à consolider un talus, alors qu'il est prêt à voguer, chargé de trésors, avec à son bord les sept divinités de la Fortune.
Elles m'apporteraient longévité, chance, popularité, candeur, magnanimité, dignité et gentillesse (à supposer, bien sûr, que je manque de tout cela).
(image copiée ICI)
Hélas, je crois la nef trop grosse pour s'intégrer harmonieusement à mon paysage.
Sur le papier, l'ensemble est à mon goût :
Et alors que je prends plaisir à sculpter les allées dans la terre gelée, je constate que sur le terrain, tout concorde :
Il me faudrait maintenant bêcher les plates-bandes, mais je dois attendre le dégel. Je vais d'abord rechercher des pierres pour l'île, et des pavés pour les bordures.