Grottes ornées pour l'été
Des artistes (1) ont investi des grottes proches de Saint-Nectaire.
Aux grottes de Châteauneuf, c'est de l'art rupestre, qui évoque aussi bien le Paléolithique que les tags cotemporains, voire la Guerre des Etoiles.
Même si les gravures sont peu nombreuses, il est possible de s'imaginer en paysan comptant ses vaches, en sorcier attirant la pluie, en prisonnier dessinant la femme des ses rêves sur la paroi de son cachot, ou en Mexicain basané un sombrero sur le nez. Et l'esquisse d'un âne peut vous rappeler qu'il ne faut pas manquer d'aller voir, plus bas dans l'église du village, son semblable jouant de la lyre.
L'orchis bouc pousse près des grottes
A Sapchat des arbres ceinturés de bandes argentées conduisent à une sombre grotte abritant une stèle éclatante.
En poursuivant un peu plus loin on découvre, sur le chemin une installation hydraulique, et au bout du sentier de la grotte une jolie cascade.
1- Julien Amillard - Vincent Barré et Chiman Dangi :
Cascade de la Barthe et lac Chauvet
L'itinéraire détaillé de la randonnée est décrit sur le site Planete Puy-de-Dôme .
Dès le départ, on est surpris de voir renaître un château-fort sur la butte de Ravel: une famille s'attache, depuis 2009, à réhabi(li)ter les ruines (voir La Montagne du 18 septembre 2014).
Le circuit traverse d'abord une zone de pâturages. Il faudra marcher pendant au moins 3/4 d'heure avant de trouver un peu d'ombre, et la fraîcheur d'un ruisseau.
Avec l'entrée dans le bois, la montée devient très raide ; le sentier débouche sur les prairies d'estive, à une altitude de 1100 mètres.
La cascade est toute proche.
Le circuit vire au sud-est sur un large chemin qui offre des vues sur les sommets environnants, et se transforme bientôt en une route goudronnée qui rejoint celle, plus importante, qui relie Besse à Picherande. Il faudra longer cette route sur près d'un kilomètre ; c'est la partie la moins agréable du parcours, même si elle est agrémentée, au début, par la vue d'une tourbière.
En 2013, la tourbière avait accueilli une oeuvre d'art : "Diatomées macroscopiques"
Après environ deux heures de marche, le lac Chauvet apparaît. On peut y pique-niquer.
Plus loin, dans le hameau de Grouffaud, un maison a conservé un toit de chaume.
C'est sous le regard des vaches que l'on rejoint le point de départ.
Le lac de Bourdouze
A moins de deux kilomètres à vol d'oiseau du lac de Montcineyre, le lac de Bourdouze s'est installé dans une dépression glaciaire. Il s'est peu à peu rétréci, la partie située à l'ouest s'est transformée en tourbière. En été, on peut observer sur la rive la ligulaire de Sibérie, une plante à fleurs jaunes, rare et protégée en France.
La randonnée est décrite dans le guide Chamina Massif du Sancy et Artense, n° 22. Longue de 16,5 km, elle nécessite de disposer de 5 h 30, mais elle peut être réalisée en deux fois, en prenant un raccourci situé à mi-chemin, au hameau des Chirouzes.
Le départ de la balade est fixé près du cimetière de Saint-Anastaise, mais nous partons du parking situé à proximité du lac, en bord de route. Après avoir longé le lac par la gauche, nous pénétrons dans une forêt de sapins.
Dans une clairière, nous remarquons ce bâtiment en ruines.
Au sortir de la forêt, de grandes herbes sèches évoquent la savane.
Plus loin, les monts du Sancy apparaissent.
Une stèle en l'honneur de la Résistance a été érigée au croisement de notre chemin avec la route conduisant aux Chirouzes. C'est là que l'on peut prendre le raccourci.
Le circuit conduit ensuite vers Saint-Anastaise.
Le soleil bas de ce dernier jour d'octobre allonge démesurément nos ombres sur le chemin en pente.
Nous traversons Saint-Anastaise, et continuons à descendre, en direction de Larzallier.
Une petite chapelle dédiée à Saint Anastaise a été restaurée.
Après Larzallier, le chemin remonte assez rudement.
Avant d'arriver à Lignerolles, nous disposons d'une belle vue sur la roche Nité et le village du Valbeleix.
Arrivés en bordure du plateau, la vue sur la vallée creusée par la couze de Valbeleix s'élargit encore.
Nous marchons dans des prairies, jusqu'à un buron.
Après ce buron, nous traversons un bois et retrouvons la route du raccourci, que nous quittons, sur la droite, pour cheminer en bordure de prés, jusqu'à une ferme à Champs.
Nous atteignons une belle hêtraie, et descendons en zigzag la pente assez raide, jusqu'au ruisseau de Vaucoux, qui forme un peu plus loin une cascade (celle-ci n'est pas sur le circuit, mais à environ 1 km, en suivant la route, en contrebas).
Cascade d'Anglard - ici, c'était en 2012, avec une oeuvre de Laurent Gongora, Cascadeurs
Nous remontons jusqu'au parking en passant par Anglard, qui possède une fontaine joliment décorée.
Le fond de la vallée de Chaudefour
La vallée glaciaire de Chaudefour est classée en réserve naturelle depuis 1991. A l'entrée du site, la Maison de la Réserve présente des maquettes et images d'animaux et de plantes, et retrace l'histoire de l'exploitation de la source Sainte-Anne.
Après dix minutes de marche sur un large chemin, on arrive près de la cascade de Pérouse.
Si l'on grimpe au sommet de la cascade (mais les rochers abrupts sont glissants), on en trouve une deuxième, plus petite.
Un peu plus loin, au pont Sainte-Anne, on aperçoit déjà la crête de coq.
La source Sainte-Anne, qui fut exploitée de 1890 à 1914, se trouve à gauche du pont. Visiblement, son eau gazeuse contient du fer, mais aussi (d'après les analyses faites en 1894) de l'aluminium, du bicarbonate de soude, de calcium, de magnésium ... Elle était préconisée pour les maladies de l'estomac, l'anémie, et pour revigorer les convalescents.
Du centre du cirque, on distingue la cascade de la Biche. Un sentier en sous-bois y conduit.
En rejoignant le fond de vallée, on retrouve la prairie traversée par plusieurs ruisseaux, et le panorama sur les crêtes du Sancy.
Le sentier de plus en plus raide longe le torrent et conduit jusqu'à une coulée de neige surmontée par les Cornes du Diable.
***
Voir aussi : Le tour de la vallée de Chaudefour
La vallée des usines
La Durolle, avec son cours torrentueux, a offert une force hydraulique utilisée à Thiers dès le Moyen-Âge, pour alimenter les moulins à farine, les foulons des tanneurs, les maillets des papetiers, et avec le développement de la coutellerie, les martinets des fondeurs et les meules des émouleurs.
Dans les débuts de l'ère industrielle, à partir de 1850, seule la coutellerie est parvenue à se maintenir. Elle était encore éparpillée dans de très petits établissements, mais des fabriques utilisant des machines-outils sont apparues.
Puis l'utilisation de l'électricité a libéré les usines des caprices de la Durolle. Au XXe siècle, elles ont été progressivement abandonnées, nous laissant leurs ruines à contempler.
îlot Navaron
Nous avons cassé les reins à une montagne,
forcé une rivière folle à travailler pour nous
mieux que ne le feraient trente mille chevaux
rouet Delaire
J’aime la rude musique du travail, et si par hasard
j’ai une idée triste, en frappant mon enclume, je
n’ai qu’à sortir un peu, à venir ici, et à regarder
rire l’eau et le soleil pour me sentir fier et content !
Creux de l'Enfer
Le Trou d'Enfer ! je suis de la plaine, moi, et je ne connaissais
guère les précipices. Et puis un trou d'enfer au milieu d'une ville,
ça ne me paraissait pas possible. Et cependant j'entendais le
grondement de la chute d'eau ...
usine du May
Photo à la une du journal La Montagne du mercredi 23 mai 2012 :
" La région thiernoise sous les eaux "
chez Ferrier
Bah ! notre enfer n'est pas si laid qu'on veut bien le dire !
mes yeux s'y sont accoutumés, et tous ces toits de bois noircis
par la fumée, ces passerelles tremblantes sur les cascades ...
oui, tout cela me danse devant les yeux et me chante dans les oreilles !
Le Paquebot
Tous les textes surlignés sont tirés de La Ville Noire, de George Sand.
Complété le 23 mai 2012
Grande Cascade et Fantastique
Au-dessus des Thermes du Mont-Dore,
des escaliers rejoignent le sentier plat dominant la vallée ; ils sont verglacés.
Du Capucin au Sancy, les crêtes sont enneigées. Nul besoin, pourtant, de se vêtir de peaux de
bêtes !
A partir du carrefour avec la route du col de la croix Saint-Robert, le chemin de la grande cascade, en hiver, est interdit par un arrêté municipal et une barrière amovible.
En cette saison, la cascade gelée dévoile ses grandes orgues.
(3)
(1)- Ce tableau dont je n'ai noté ni le nom ni l'auteur, est exposé jusqu'au 10 mars 2012 aux Thermes du Mont-Dore, dans le cadre du SAFE (salon de l'art fantastique européen).
(2)- Tableau de Alain Bazard, " Fin de périple au Laddakh ", également au SAFE.
(3)-" Toccata ", de Michel Barthélémy, toujours au SAFE.
J'y ai aussi apprécié "Futur archaïque" de Jean-Jacques Chabeaudie,
la Clepsydre d'Aton de Tony Quimbel,
et, du même peintre, le Tombeau de Merlin,
les Rouages du Temps de François Joly,
la Dame au Faucon de Christophe Lorain,
et bien d'autres ...
Cascades au Mont-Dore
De nombreux ruisseaux dévalent les pentes de la vallée du Mont-Dore, pressés de rejoindre la Dordogne naissante. Un sentier permet de découvrir trois cascades situées à courte distance les unes des autres.
On peut emprunter le sentier à partir de la route de Clermont pour une descente rapide, ou bien à partir du cimetière paysager du Mont-Dore, si l'on préfère commencer par la montée. Il manque la Grande Cascade, mais l'intégrer au parcours rallongerait trop la balade, à mon goût.
(cliquer sur l'image pour l'agrandir)
Le saut du Loup
La cascade du Queureuilh
La cascade du Rossignolet
Les gorges d'Enval
A l'écart du sentier, près de la cascade du Grand Gornand, il ne serait pas étonnant de rencontrer, bondissant dans la végétation exubérante, un lutin rieur ou même, enveloppée d'un halo, une fée envoûtante. Maupassant, qui situe l'action de son roman "Mont-Oriol" dans les gorges d'Enval, ressentait déjà cette impression : " on eût dit une de ces introuvables retraites où les poètes latins cachaient les nymphes antiques. Il semblait à Christiane qu’elle venait de violer la chambre d’une fée."
L'Ambène n'est qu'une toute petite rivière, qui alimente d'abord le Bédat puis la Morge avant de rejoindre enfin l'Allier. Mais en dévalant une pente raide qui débouche sur la plaine de Limagne, elle a eu la force de creuser des gorges, tellement étroites qu'en les remontant il devient impossible de se glisser entre les parois : on arrive au " Bout du Monde ".
" La gorge, de plus en plus resserrée et tortueuse, s’enfonce dans la montagne. On franchit des pierres énormes. On passe sur de gros cailloux la petite rivière, et après avoir contourné un roc haut de plus de cinquante mètres qui barre toute l’entaille du ravin, on se trouve enfermé dans une sorte de fosse étroite, entre deux murailles géantes, nues jusqu’au sommet couvert d’arbres et de
verdure. "
" Une autre marche, un peu plus loin, barrait de nouveau ce couloir de granit ; ils la gravirent encore, puis une troisième, et ils se trouvèrent au pied d’un mur infranchissable d’où tombait, droite et claire, une cascade de vingt mètres, dans un bassin profond, creusé par elle, et enfoui sous des lianes et des branches. "
A la sortie des gorges, la source Marie, perdue et retrouvée, a été remise en eau en 1999.
Elle porte le nom de la gardienne décrite par Maupassant, " une femme impassible que tout le monde appelait familièrement Marie. Cette calme Auvergnate, coiffée d’un petit bonnet toujours bien blanc, et presque entièrement couverte par un large tablier toujours bien propre qui cachait sa robe de service, se levait avec lenteur dès qu’elle apercevait dans le chemin un baigneur s’en venant vers elle.
L’ayant reconnu elle choisissait son verre dans une petite armoire mobile et vitrée, puis elle l’emplissait doucement au moyen d’une écuelle de zinc emmanchée au bout d’un bâton.
Le baigneur triste souriait, buvait, rendait le verre en disant : « Merci, Marie ! » puis se retournait et s’en allait. Et Marie se rasseyait sur sa chaise de paille pour attendre le suivant. "
En réalité, ce sont les thermes de Châtel-Guyon qui ont accueilli les malades, séduits par la brochure tellement appétissante rédigée par un médecin de la station (que Maupassant appelle Bonnefille) : " Il débutait en vantant les séductions alpestres du pays en style majestueux et sentimental. Il n'avait pris que des adjectifs de choix, de luxe, ceux qui font de l'effet sans rien dire. Tous les environs étaient pittoresques, remplis de sites grandioses ou de paysages d'une gracieuse intimité. Toutes les promenades les plus proches possédaient un remarquable cachet d'originalité propre à frapper l'esprit des artistes et des touristes. Puis brusquement, sans transitions, il était tombé dans les qualités thérapeutiques de la source Bonnefille, bicarbonatée, sodique, mixte, acidulée, lithinée, ferrugineuse, etc., et capable de guérir toutes les maladies."
La source minérale d'Enval, qui pourtant possède les mêmes qualités, ne fut que modestement exploitée, par "une vieille femme qui l'a enfermée dans une cahute et qui la vend aux amateurs ", selon George Sand.
Une association, l'APAGE, entretient des sentiers balisés (1) qui permettent, notamment d'atteindre une table d'orientation.
" En face s’étendait une plaine infinie qui donnait aussitôt à l’âme la sensation d’un océan. Elle s’en allait, voilée par une vapeur légère, une vapeur bleue et douce, cette plaine, jusqu’à des monts très lointains, à peine aperçus, à cinquante ou soixante kilomètres, peut-être. Et sous la brume transparente, si fine, qui flottait sur cette vaste étendue de pays, on distinguait des villes, des villages, des bois, les grands carrés jaunes des moissons mûres, les grands carrés verts des herbages, des usines aux longues cheminées rouges et des clochers noirs et pointus bâtis avec les laves des anciens volcans. "
1- "APAGE" : Association pour l'aménagement des gorges d'Enval
(cliquer sur l'image pour agrandir)
Escapade à Thiézac
a
Face au puy Griou (1694 m)
aa
C'est assez loin de Clermont, à une heure 3/4 de route, dans le département du Cantal, sur la route d'Aurillac. Nous avons fait la balade l'année dernière (le 18 avril), mais peu importe la date : rien ne semble avoir changé, au moins depuis 1775, année inscrite sur la pierre du four à pain d'un village traversé.
a
a
a
La boucle est parcourue en deux heures trente environ. Elle est balisée et précisément décrite sur le site NetRando.
a
aa
a
a
a
A plus de mille mètres d'altitude, le village de Niervèze a gardé son habitat traditionnel : murs épais, ouvertures étroites, et quelques toits de chaume (il faut ignorer la tôle ondulée malencontreusement située au premier plan).
a
a
a
a
a
a
Par endroits, le chemin est un peu humide.
a
a
Avec autant d'eau et de verdure, il doit souvent pleuvoir ...
a
a
Effectivement ! Mais la porte du Lion, en fin de parcours, offre un abri appréciable.
a
La cascade des Saliens
Guide Chamina "Chaîne des Puys", page 61
Depuis le grand rond-point des Quatre-Routes de Nébouzat, il faut prendre la direction de Nébouzat. Le panneau indiquant "Les Saliens" se trouve une centaine de mètres plus loin, près du pont.
Après s'être garé sur le terre-plein situé à l'entrée du hameau, on constate que la "micro-balade" présentée dans le guide Chamina porte bien son nom : une fois franchie la mignonne passerelle sur la Gigeole, il suffit de parcourir une vingtaine de mètres pour atteindre le point de vue muni d'un garde-fou, en surplomb de la cascade.
a
l
Mais il n'est pas satisfaisant de s'arrêter là, où on ne dispose que d'une vue partielle sur la chute. Il faut marcher plus avant sur la sentier, jusqu'à trouver, entre les à-pics, une vague trace qui mène vaille que vaille, sur des éboulis recouverts d'un tapis de feuilles, jusqu'à la rivière. C'est seulement là que la visite devient intéressante.
Il y a quarante mille ans, avant de se rejoindre, La Gigeole, la Gorce et la Sioule descendaient de manière plus ou moins rectiligne en direction du nord. Puis les volcans de la chaîne des Puys se sont formés, et une importante coulée de lave, que l'on a appelée la coulée d'Olby, leur a barré le passage. La Gigeole a ainsi été brusquement déviée à angle droit, vers l'ouest.
Mais la petite rivière a pu se venger : seulement cinq cents mètres après son brutal changement de direction, elle a profité d'une faiblesse de la coulée, pour la transpercer et forcer à son tour le passage. Nous pouvons admirer son travail : le cirque qu'elle a formé en grignotant largement la roche avant de ne conserver qu'une petite marmite au pied de la chute, et le basalte déchiqueté érigé en falaises qui restent menaçantes.
l
a
a
a
i
Petit problème : le sentier est bloqué par ces falaises qui ont gardé les pieds dans l'eau. En période de hautes eaux, à défaut d'être équipé de cuissardes, le seul moyen de remonter vers la cascade consiste à rejoindre la rive gauche en jouant à l'équilibriste sur les troncs morts tombés en travers de la rivière. Et plus haut il faudra retraverser dans les mêmes conditions pour enfin voir cette cascade.
e
Enfin le résultat est là :
e
i
Au retour, je suis resté sur la rive gauche : le sentier remonte vers les premières maisons du hameau.