Greschny me poursuit !
Sans doute Nicolas Greschny a-t-il trouvé que je n'avais pas fait preuve d'assez d'enthousiasme devant ses fresques à Châtel-Guyon. Sinon, je n'avais aucune raison, pour ce week-end prolongé de Pentecôte, de choisir d'aller au pays du roquefort. Ni de m'intéresser aux raspes du Tarn, ces pentes sauvages qui, après Millau, succèdent aux gorges, et, après avoir visité Saint-Rome du Tarn, d'arriver à Saint-Victor et Melvieu, précisément devant la petite église de Saint-Victor.
Pardonnez-moi, Nicolas, je ne voulais pas vous froisser. Je n'ai pas une grande culture artistique, encore moins religieuse ; je ne m'étais certes pas extasié, mais j'avais bien aimé vos jolies images, surtout les scènes d'action très expressives. Et j'ai admiré la technique, car je sais que vous dessiniez d'un seul trait, sans retouche possible. Alors, était-ce vraiment utile de m'envoyer voir - excusez du peu - la "Chapelle Sixtine rouergate" , que vous avez peinte trois ans avant d'exercer votre art en pays brayaud ?
Si maintenant je tente le moindre commentaire, je risque de réveiller la colère du Maître, qui serait capable de m'expédier Dieu sait où, afin que je me repente devant l'une ou l'autre de ses oeuvres (une centaine), dispersées surtout dans le sud de la France. Ou bien de m'obliger à suivre un stage chez son fils Michaël, qui continue la tradition.
Tout de même, Nicolas, vous comparer à Michel-Ange, n'est-ce pas un peu présomptueux ?
Aïe ! j'ai dû gaffer, les Cieux sont mécontents, et voici que l'orage gronde au-dessus de Roquefort.
Les fresques de Châtel-Guyon
A Châtel-Guyon, la sainte Anne qui veille sur l'église est de facture rustique. Modeste jusque dans sa tenue de paysanne en sabots du pays brayaud, on dirait une cousine de Bécassine dorlotant un ouistiti. Ce n'est pas une moquerie : la ressemblance me semble évidente.
A l'intérieur, en revanche, Nicolas Greschny s'est montré beaucoup plus démonstratif. En deux mois, durant le terrible hiver 1956, il a recouvert d'images pieuses les 900 m2 d'espace disponible. On admire le bel ouvrage, même si ces jolies illustrations n'ont pas toutes une puissance évocatrice très forte.
Les quatre cavaliers de l'Apocalypse
Adam et Eve
L'archange Saint Michel terrassant le dragon à sept têtes
Moïse présentant la manne céleste aux Hébreux
Le baptême de Jésus, et la Jérusalem céleste d'où sortent les quatre fleuves
Les verrières sont en cristal de Baccarat incrusté dans du ciment armé
Sur la butte dominant l'église s'élevait autrefois le château du comte Guy II ("Castel Guidonis", qui a donné son nom à la ville), croqué ici par Guillaume Revel.
Slobo lui a redonné un semblant de vie, sur un pignon.
Mais au sommet il ne reste aucune trace du château : seulement le calvaire, et une table d'orientation.
PS- Mais oui (voir le commentaire de Cécile), c'est bien le chanoine Jean Puyau qui a commandé les fresques :
Grande Cascade et Fantastique
Au-dessus des Thermes du Mont-Dore,
des escaliers rejoignent le sentier plat dominant la vallée ; ils sont verglacés.
Du Capucin au Sancy, les crêtes sont enneigées. Nul besoin, pourtant, de se vêtir de peaux de
bêtes !
A partir du carrefour avec la route du col de la croix Saint-Robert, le chemin de la grande cascade, en hiver, est interdit par un arrêté municipal et une barrière amovible.
En cette saison, la cascade gelée dévoile ses grandes orgues.
(3)
(1)- Ce tableau dont je n'ai noté ni le nom ni l'auteur, est exposé jusqu'au 10 mars 2012 aux Thermes du Mont-Dore, dans le cadre du SAFE (salon de l'art fantastique européen).
(2)- Tableau de Alain Bazard, " Fin de périple au Laddakh ", également au SAFE.
(3)-" Toccata ", de Michel Barthélémy, toujours au SAFE.
J'y ai aussi apprécié "Futur archaïque" de Jean-Jacques Chabeaudie,
la Clepsydre d'Aton de Tony Quimbel,
et, du même peintre, le Tombeau de Merlin,
les Rouages du Temps de François Joly,
la Dame au Faucon de Christophe Lorain,
et bien d'autres ...
Lavaudieu, le village
A seulement une heure de route de Clermont, c'est un village de Haute-Loire qui figure parmi les "plus beaux villages de France".
Même si la maison du boulanger disparu est aujourd'hui un petit musée des traditions populaires, le village est toujours vivant. Les brebis l'affirment avec fierté, en défilant sur la place, au pas martial de leur guide.
En contrebas des maisons anciennes aux pierres apparentes, au bord de la Senouire, les jardins bien exposés sont magnifiquement entretenus.
Robert de Turlande, le fondateur de de l'abbaye de la Chaise-Dieu, a créé dans le village en 1057 un couvent de bénédictines, qui accueillit des moniales jusqu'à la Révolution.
C'est aussi à la Révolution que l'église abbatiale a perdu la pointe de son clocher. Mais elle a conservé des peintures du XIVe siècle.
La Mort Noire distribue ses flèches à l'aveuglette
Une copie de la tête du Christ de Lavaudieu, connu pour faire des miracles
(l'original est au musée du Louvre ; le torse est à New-York)
Le cloître roman de l'abbaye est le seul qui subsiste dans toute l'Auvergne.
Dans le réfectoire, une fresque de style byzantin (XIIe siècle) a été mise au jour.
A suivre : Lavaudieu, la balade
Le puy de Montchal
Boum !
La lave en fusion du puy de Montchal crée des fissures dans la roche, s'y engouffre et s'égare un peu en cherchant la sortie. Elle se heurte à une nappe d'eau, ce qui provoque de très violentes projections de vapeur d'eau et divers matériaux (retrouvés jusque dans le lac Léman !). Lorsque revient le calme, l'eau se réinstalle, dans le cratère profond de 92 mètres laissé par l'explosion : le lac Pavin est né.
(1)
Le puy de Montchal (2) est le plus récent des volcans d'Auvergne, il a environ 6000 ans. Le lieu est maintenant bien paisible, le Montchal semblant avec ses longs bras enserrer tendrement le Pavin.
Mais certains spécialistes pensent qu'un réveil est tout-à-fait possible de nos jours.
Boum !
Il n'y a pourtant rien d'inquiétant dans cette oeuvre (3), installée au fond du cratère du Montchal, qui évoque le réveil du volcan. C'est simplement très beau, scintillant et bruissant au moindre courant d'air.
1- Illustrations copiées sur le site du BRGM : ici.
2- A ne pas confondre avec son homonyme de la chaîne des puys, qui se trouve face aux puys de la Vache et de Lassolas, avec le château de Montlosier à sa base.
3- "Le Réveil", par Pier Fabre, installé dans le cadre des Rencontres Art Nature - Horizons 2011.
Mégalithes
Sur les hauteurs de Saint-Nectaire,
le petit menhir de Freydefont se sentait bien seul,
depuis que son lourd voisin le dolmen de la Pineyre s'était effondré, il y a des siècles.
Heureusement, cet été, des amis lui rendent visite.
Lorsqu'on s'approche, ils laissent apparaître leur fragile constitution. Mais ils s'entretiennent : leurs cheveux verts, que l'on pourrait croire synthétiques, sont bien vivants, et semble-t-il humectés avec soin et coupés court chaque jour.
Ils se penchent vers l'ancêtre, espérant qu'il leur racontera comment était la vie, autrefois. Mais l'énigmatique mégalithe reste muet, insondable, immuable.
C'est une oeuvre présentée dans le cadre des rencontres " Arts Nature " Horizons 2011, intitulée "Megalith monument", par Hannah STREEFKERK, artiste néerlandaise.
Cabanes d'artistes
Plus fûté que celui des trois petits cochons qui avait construit sa maison en paille, Benoît Rassouw (1) a su mettre sa chaumière à l'abri des dangereux prédateurs qui rôdent sur le pré de l'Escudor.
Une clôture électrique interdit en effet au troupeau de trop s'approcher des bottes appétissantes.
Le randonneur fatigué peut donc s'installer dans la cabane sans être dérangé, autrement que par l'humidité apportée, malgré l'épaisseur des parois, par la pluie persistante de juillet.
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A Murol, dans le parc du Prélong, Suzanne Husky (2) a placé sa première cabane, toute simple, entre deux grands séquoias.
La deuxième cabine est pour les enfants studieux, avec sa petite table et ses deux bancs. Pour ne pas détourner l'attention des élèves, la déco reste sobre, si l'on évite de lever les yeux au plafond (ce que la maîtresse n'autorise que lorsque vient l'heure de la récré).
La dernière case est le logis des anciens, confortablement installés dans leurs fauteuils et entourés de leurs nombreux souvenirs.
1- Sommeilleur Hans 2- Brindilles
Pâques : la résurrection
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A Pâques, au petit jour, les saintes femmes approchaient du tombeau de Jésus, munies de fioles pour embaumer le corps.
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Soudain, Marie-Madeleine aperçut une lueur.
Un ange était assis et de sa main droite leur désignait le tombeau : voyez, il est vide, Christ est ressuscité !
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Et de sa main gauche il leur indiqua la direction : allez vite annoncer la nouvelle aux disciples !
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Effectivement, Jésus était sorti du tombeau, avec beaucoup d'élégance.
Dans la journée, il retrouva Marie-Madeleine, qui pour l'occasion s'était parée de beaux habits moyenâgeux.
***
Mais vous, les gardiens, pouvez-vous nous dire comment cela s'est réellement passé ?
- Moi ? Euh, j'étais ébloui, je n'ai rien vu !
Et vous deux ?
- le premier,concentré : Ah, pour sûr, nous étions attentifs ...
- le second, désolé : Mais non, nous n'avons rien remarqué.
- les deux, convaincus : C'est sûrement un miracle !
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Pour cette évocation, je me suis permis d'utiliser :
- le Christ crucifié, du musée Crozatier au Puy-en-Velay,
- un chapiteau sculpté de l'église abbatiale de Mozac,
- un chapiteau sculpté et peint de l'église de Saint-Nectaire,
- les tapisseries de l'église de la Chaise-Dieu.
Rencontres artistiques
Les oeuvres installées pour " Horizons 2010" vont bientôt être démontées.
Je présente ici mes quatre dernières rencontres.
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Bonjour, petit bonhomme ! Ainsi, tu as quitté ton équipe de baby-foot pour venir jouer dans les arbres près de la cheminée des fées de Cotteuges ! Vilain garnement !
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Mais pourquoi sont-ils si nombreux, au col de la Croix Saint-Robert, à se disputer ce petit bout de territoire, très venté au surplus, alors que tout autour un grand espace est disponible ?
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A la Bourboule, dans le bois de Charlet, une araignée géante a tenté de construire une majestueuse cathédrale au-dessus du chemin. On admire le travail, mais les fils sont si minces que malgré leurs vives couleurs on distingue à peine la structure de l'édifice.
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Chastreix bénéficie d'un Chastriscope, un instrument installé dans une cabane en bois du plus bel effet, spécialement conçu pour regarder le village dans tous les sens.
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1- "The green Tim", par Module Ranch (Vanessa Steiner et Cédric Shill)
2-" Liberté, Egalité, Pré carré", par François Mallet et Marie-Laure Rabanel
3- "Cathedral", par Sean McGinnis
4- "Chastriscope", par Prisca Cosnier
MetAvatar
Dominant Saint-Nectaire, une esquisse de grotte s'intègre provisoirement dans le paysage : MetAvatar, de Pierre Laurent.
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Les ouvertures attirent le regard vers l'église de Saint-Nectaire.
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Maintenant restaurée et largement ouverte au public, elle exhibe fièrement ses trésors.
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Le regard pénétrant de Saint Baudime