Les gorges de Chouvigny
En suivant le circuit intitulé " les gorges de Chouvigny ", décrit dans le guide Chamina des Combrailles (n° 74), les points de vue spectaculaires sur la Sioule ne sont pas nombreux.
C'est en grande partie un parcours vallonné en sous-bois qui procure de jolis effets de lumière,
et conduit à un unique belvédère, composé de gros rochers aux formes curieuses.
En voiture (ou en canoë), on apprécie mieux les divers aspects du paysage. De Pont de Menat à Chouvigny, sur 7 km, la route suit la Sioule en fond de vallée.
Un tunnel a été creusé dans la roche.
Le roc Armand dispose d'un escalier permettant d'en atteindre le sommet.
Et le château de Chouvigny, dont l'origine remonte au XIIIe siècle, surveille l'entrée des gorges.
Lavaudieu, la balade
Guide Chamina " Au fil de l'Allier ", n° 1
ou " Brioude - Porte des gorges de l'Allier ", n° 23
La contemplation n'a qu'un temps. Nous allons maintenant marcher, durant trois heures trente.
Passé le pont sur la Senouire, nous longeons la rivière, avant de monter en sous-bois.
Des écailles chinées, nombreuses, butinent les eupatoires.
Après le hameau des Chirouzes, une trouée offre un point de vue au nord sur la chaîne des puys.
Plus près, Brioude pointe le clocher de la basilique Saint-Julien.
Nous traversons maintenant une zone de prés et de cultures, où une plante nous intrigue : la tige et les feuilles sont semblables au maïs, seul l'épi est différent. Il s'agit de sorgho, moins avide d'eau que le maïs.
Un papillon assez rare, le morio, qui manquait à ma collection, nous rend visite.
Nous atteignons la nouvelle route du Puy au niveau de l'échangeur de Vieille-Brioude. Elle est ici à configuration autoroutière, et nous la longeons (trop) longuement. Mais la récompense arrive : nous retrouvons la rivière, pour la traverser sur un pont du XVe siècle.
Du houblon monte à l'assaut de l'arche très élancée, dont la parfaite élégance est en partie cachée par de grands arbres.
Un peu plus loin, un héron pose près d'un plan d'eau, des hirondelles s'agitent. Un bel oiseau au ventre jaune, qui est peut-être une bergeronnette des ruisseaux, hésite à se montrer.
Aux abords du village de Fontanes, nous quittons la route et retrouvons bientôt un sentier ombragé.
Nous sommes sur le versant sud - plus sec - de la vallée de la Senouire.
Le parcours alterne un passage au bord du cours d'eau et un trajet en surplomb.
Une vieille tonne de vigne nous indique que nous approchons du village.
Lavaudieu, le village
A seulement une heure de route de Clermont, c'est un village de Haute-Loire qui figure parmi les "plus beaux villages de France".
Même si la maison du boulanger disparu est aujourd'hui un petit musée des traditions populaires, le village est toujours vivant. Les brebis l'affirment avec fierté, en défilant sur la place, au pas martial de leur guide.
En contrebas des maisons anciennes aux pierres apparentes, au bord de la Senouire, les jardins bien exposés sont magnifiquement entretenus.
Robert de Turlande, le fondateur de de l'abbaye de la Chaise-Dieu, a créé dans le village en 1057 un couvent de bénédictines, qui accueillit des moniales jusqu'à la Révolution.
C'est aussi à la Révolution que l'église abbatiale a perdu la pointe de son clocher. Mais elle a conservé des peintures du XIVe siècle.
La Mort Noire distribue ses flèches à l'aveuglette
Une copie de la tête du Christ de Lavaudieu, connu pour faire des miracles
(l'original est au musée du Louvre ; le torse est à New-York)
Le cloître roman de l'abbaye est le seul qui subsiste dans toute l'Auvergne.
Dans le réfectoire, une fresque de style byzantin (XIIe siècle) a été mise au jour.
A suivre : Lavaudieu, la balade
Du Montchal au Montcineyre
Du puy de Montchal au puy de Montcineyre, il n'y a que quatre kilomètres, en allant vers le sud. Le sentier traverse d'abord la forêt des Fraux, et rejoint une route près de laquelle se trouve le creux de Soucy.
Autrefois, il était possible de descendre jusqu'à la grille en fer, et par une chaude journée d'été, de se sentir envahi par l'air glacé émanant du gouffre. Une clôture grillagée placée quelques mètres plus haut tente maintenant de dissuader les curieux.
C'est Edouard-Alfred Martel, grand explorateur de grottes et de gouffres, d'avens et autres abîmes, et à ce titre considéré comme le fondateur de la spéléologie, qui le premier étudia le creux de Soucy, en 1892.
Il décrit l'opération dans " Les abîmes ", illustration à l'appui :
Voici le croquis du gouffre, par Martel lui-même :
Plus récemment, la Fédération Française de Spéléologie l'a affiché pour fêter ses 50 ans :
En 1968, des plongeurs ont découvert, au fond du lac, une cheminée qu'ils ont en partie explorée (j'ai inversé l'image, prise sur le site Nogareda, pour la présenter selon la même orientation que le dessin de Martel).
Martel pensait que le creux provenait d'une poche de gaz emprisonnée dans la lave en fusion du puy de Montchal. Actuellement on penche plutôt pour une explosion phréatique, comme celle qui est à l'origine du lac Pavin, mais alors en beaucoup, beaucoup plus petit.
Après la forêt, on traverse des prairies, pour descendre vers la plaine de Montcineyre.
On arrive près d'une maison, qui fut une résidence secondaire, construite au bord du lac. Maintenant, le lac de Montcineyre sert de réserve d'eau au SIVOM d'Issoire, et toute activité, même la simple baignade, y est interdite (on peut néanmoins pique-niquer dans l'herbe, près du lac : c'est très agréable !).
Le lac est probablement né du barrage formé par le cône du "Mont de Cendres" (sinon, ce serait encore une fois une explosion du même type que le Pavin) . Il atteint une profondeur de 22 mètres.
(1) : 50 ans en 2013 ; photo ajoutée le 23/1/2020.
Le puy de Montchal
Boum !
La lave en fusion du puy de Montchal crée des fissures dans la roche, s'y engouffre et s'égare un peu en cherchant la sortie. Elle se heurte à une nappe d'eau, ce qui provoque de très violentes projections de vapeur d'eau et divers matériaux (retrouvés jusque dans le lac Léman !). Lorsque revient le calme, l'eau se réinstalle, dans le cratère profond de 92 mètres laissé par l'explosion : le lac Pavin est né.
(1)
Le puy de Montchal (2) est le plus récent des volcans d'Auvergne, il a environ 6000 ans. Le lieu est maintenant bien paisible, le Montchal semblant avec ses longs bras enserrer tendrement le Pavin.
Mais certains spécialistes pensent qu'un réveil est tout-à-fait possible de nos jours.
Boum !
Il n'y a pourtant rien d'inquiétant dans cette oeuvre (3), installée au fond du cratère du Montchal, qui évoque le réveil du volcan. C'est simplement très beau, scintillant et bruissant au moindre courant d'air.
1- Illustrations copiées sur le site du BRGM : ici.
2- A ne pas confondre avec son homonyme de la chaîne des puys, qui se trouve face aux puys de la Vache et de Lassolas, avec le château de Montlosier à sa base.
3- "Le Réveil", par Pier Fabre, installé dans le cadre des Rencontres Art Nature - Horizons 2011.
Mégalithes
Sur les hauteurs de Saint-Nectaire,
le petit menhir de Freydefont se sentait bien seul,
depuis que son lourd voisin le dolmen de la Pineyre s'était effondré, il y a des siècles.
Heureusement, cet été, des amis lui rendent visite.
Lorsqu'on s'approche, ils laissent apparaître leur fragile constitution. Mais ils s'entretiennent : leurs cheveux verts, que l'on pourrait croire synthétiques, sont bien vivants, et semble-t-il humectés avec soin et coupés court chaque jour.
Ils se penchent vers l'ancêtre, espérant qu'il leur racontera comment était la vie, autrefois. Mais l'énigmatique mégalithe reste muet, insondable, immuable.
C'est une oeuvre présentée dans le cadre des rencontres " Arts Nature " Horizons 2011, intitulée "Megalith monument", par Hannah STREEFKERK, artiste néerlandaise.
Cabanes d'artistes
Plus fûté que celui des trois petits cochons qui avait construit sa maison en paille, Benoît Rassouw (1) a su mettre sa chaumière à l'abri des dangereux prédateurs qui rôdent sur le pré de l'Escudor.
Une clôture électrique interdit en effet au troupeau de trop s'approcher des bottes appétissantes.
Le randonneur fatigué peut donc s'installer dans la cabane sans être dérangé, autrement que par l'humidité apportée, malgré l'épaisseur des parois, par la pluie persistante de juillet.
***
A Murol, dans le parc du Prélong, Suzanne Husky (2) a placé sa première cabane, toute simple, entre deux grands séquoias.
La deuxième cabine est pour les enfants studieux, avec sa petite table et ses deux bancs. Pour ne pas détourner l'attention des élèves, la déco reste sobre, si l'on évite de lever les yeux au plafond (ce que la maîtresse n'autorise que lorsque vient l'heure de la récré).
La dernière case est le logis des anciens, confortablement installés dans leurs fauteuils et entourés de leurs nombreux souvenirs.
1- Sommeilleur Hans 2- Brindilles
Eaux du Mont-Dore
Le sentier des sources, décrit sur rando-planetepuydedome , est une très courte promenade proposant un aller-retour, au bord de la Dordogne, entre la taillerie du Sancy au Mont-Dore et Le Genestoux. Il est tentant de la transformer en boucle, en poursuivant jusqu'à l'usine d'embouteillage SMDA (1) à la limite de La Bourboule, puis en remontant au long du ruisseau le Cliergue jusqu'à la jonction avec le GR 30, pour redescendre au point de départ par Rigolet-Bas.
La source Croizat
Captée à 200 m de profondeur, elle remonte jusqu'au bassin bétonné. Elle est chaude (45°).
Un peu plus loin, une ancienne usine électrique
La source Félix
La source est abritée par un élégant pavillon, maintenant désaffecté à l'exception d'une baignoire en parfait état de marche (enfin, je n'ai pas essayé, bien que l'eau soit également chaude, mais moins que celle de la source Croizat).
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Le Genestoux
Une belle maison proposant des chambres d'hôte
Au fond, la masse imposante du puy Gros
L'usine d'embouteillage
Avant d'y arriver, on traverse la ligne de chemin de fer, puis on longe la Dordogne.
L'usine emploie une centaine de salariés. Elle se félicite de participer au développement durable, en transportant sa production vers la région parisienne par fret ferroviaire, évitant ainsi de faire circuler annuellement 3500 camions.
Le sentier du Cliergue
Le ruisseau est ponctué de deux cascades, malheureusement situées sur terrain privé et actuellement interdites au public.
1- SMDA : Sources du Mont Dore en Auvergne. La précision régionale est utile, car il existe aussi en Nouvelle-Calédonie des eaux exploitées sous la même dénomination de Mont-Dore, qui désigne une ville proche de Nouméa, et un sommet culminant à 800 mètres.
(source : ville du Mont-Dore - Je me verrais bien à la place du randonneur ! )
Huguette en goguette
La nuit tombe. Huguette a plongé, puis nagé en écartant sans ménagement les tiges de nénuphar. Elle s'apprête à aborder.
Elle fait d''abord une pause sur la margelle, le temps de s'assurer que le trajet est sans danger.
Arrivée sur la terrasse, un accès de timidité la pousse à se réfugier sous une petite table.
Après mûre réflexion, elle se lance en terrain découvert, avec assurance.
D'abord réservée, elle finit par prendre goût au statut de star, et et fait volontiers face au flash du photographe.
Mais pour continuer son chemin, elle attend que je sois parti. Je ne saurai pas où elle va passer la nuit.
Le problème avec Huguette
Au début du printemps, une horrible créature pustuleuse, énorme, s'est invitée dans notre bassin. Nous avons craint pour la vie de nos poissons, mais (en principe) la bête ne se nourrit que d'insectes, de vers de terre et de limaces.
Finalement, la cohabitation se passe bien
Elle attendait que des mâles viennent s'aggriper à elle et féconder les chapelets d'oeufs qu'elle s'apprêtait à pondre (n'étant pas expert en batraciens, je n'exclus pas que cette grosse dame soit un mâle). Le problème, c'est qu'aucun crapaud, d'un sexe ou l'autre, ne s'est présenté. Et Huguette a disparu.
Après quinze jours d'absence, nous avons cru que notre crapaude avait poursuivi sa route. Mais alors que je nettoyais le bassin, pensant récupérer une pierre tombée dans l'eau, j'ai retrouvé Huguette au fond de mon épuisette. Vexée, elle s'est à nouveau cachée quelques jours, avant de réapparaître. Elle inspectait la rive, cherchant un abri.
Voyons ici... mais c'est bien trop petit !
Essayons par là ... bon, ça paraît correct !
En plus, l'appartement est en duplex, avec un grand balcon à l'étage
Elle semble maintenant bien installée. Mais le problème avec Huguette reste le même : étant de moeurs nocturnes, elle sort discrètement, et souvent au matin elle n'est pas rentrée. Résultat : tout le monde s'inquiète, car elle pourrait, en traversant la rue, se faire platement accommoder en crapaudine.
- Tu l'as vue, toi ? - Pas depuis un certain temps !
L'autre problème avec Huguette, c'est qu'elle est très réservée, et parfaitement muette. Elle ne semble pas particulièrement heureuse de nous voir. Lorsque j'ai essayé de l'amadouer en lui tendant un ver au bout d'un bâton, elle n'a pas manifesté le moindre intérêt. Elle ne cherche pas à se rendre sympathique : si je m'approche trop, elle se détourne avec agacement. Aurait-elle mauvais caractère ?
Mon problème avec Huguette, c'est aussi qu'elle bouge très peu. Elle peut rester la journée entière immobile, le regard fixe, plongée dans un profonde méditation. Si elle s'agite parfois, c'est uniquement avec sa gorge, soulevée par de légers mouvements réguliers. Peu lui importe que mes photos se ressemblent toutes.
Huguette n'est pas vraiment laide. Son visage rappelle juste un peu (mais en plus avenant) Jabba, ce méchant de la Guerre des Etoiles.
Le gros problème avec Huguette, c'est qu'elle n'en fait qu'à sa tête. Pourtant bonne marcheuse, elle n'acceptera jamais de se comporter comme un animal de compagnie normal, qui m'accompagnerait en balade, gambadant près de moi, et tirant joliment la langue de temps en temps pour gober un moucheron. Elle est tellement indépendante qu'elle peut bien, sans un mot d'explication, sans même un signe de la patte, me quitter pour toujours.