La roche de Sauterre
C'est une très ancienne coulée de basalte qui, grignotée à son extrémité par l'exploitation d'une carrière dans la première moitié du 20e siècle, forme maintenant une falaise.
Au pied de la falaise, une aire de pique-nique est aménagée ; le long du sentier conduisant au sommet, des panneaux identifient les arbres rencontrés (bouleaux, hêtres, merisiers...). Plus loin, on traverse un bois de sapins.
Le sommet, situé à une altitude de 977 m, est doté d'une table d'orientation. Il offre une belle vue, au sud, sur la chaîne des puys.
Le circuit peut se faire en partant de l'église du village. Ne cherchez pas le clocher, il est très
discret !
Grande Cascade et Fantastique
Au-dessus des Thermes du Mont-Dore,
des escaliers rejoignent le sentier plat dominant la vallée ; ils sont verglacés.
Du Capucin au Sancy, les crêtes sont enneigées. Nul besoin, pourtant, de se vêtir de peaux de
bêtes !
A partir du carrefour avec la route du col de la croix Saint-Robert, le chemin de la grande cascade, en hiver, est interdit par un arrêté municipal et une barrière amovible.
En cette saison, la cascade gelée dévoile ses grandes orgues.
(3)
(1)- Ce tableau dont je n'ai noté ni le nom ni l'auteur, est exposé jusqu'au 10 mars 2012 aux Thermes du Mont-Dore, dans le cadre du SAFE (salon de l'art fantastique européen).
(2)- Tableau de Alain Bazard, " Fin de périple au Laddakh ", également au SAFE.
(3)-" Toccata ", de Michel Barthélémy, toujours au SAFE.
J'y ai aussi apprécié "Futur archaïque" de Jean-Jacques Chabeaudie,
la Clepsydre d'Aton de Tony Quimbel,
et, du même peintre, le Tombeau de Merlin,
les Rouages du Temps de François Joly,
la Dame au Faucon de Christophe Lorain,
et bien d'autres ...
Bientôt le Panoramique
Hormis les gares, encore en travaux mais en sommeil à cause du gel, tout semble en place pour hisser les touristes au sommet du puy de Dôme.
De multiples panneaux, multilingues, sont installés un peu partout, et presque à chaque virage du sentier des muletiers.
Au sommet, le cheminement bien étudié, goudronné, permettra d'accueillir des groupes, derrière lesquels il faudra piétiner jusqu'à l'arrêt-pipi (également prévu), sauf à empiéter sur la pelouse reconstituée.
Pour l'instant, je suis seul sur ce chemin de ronde à affronter le vent glacial. Pas question de contempler longuement le puy de Côme, il vaut mieux accélérer le pas pour rejoindre l'antenne.
Une brume épaisse recouvre la ville. La pollution, aggravée par le temps sec et l'utilisation intensive du chauffage, a atteint le seuil d'alerte.
Les soubassements bien dégagés du temple de Mercure permettent d'apprécier l'importance de l'édifice.
Eugène Renaux (1) a l'air frigorifié. Le temps était plus doux lorsqu'il a atterri ici, il y a tout juste
101 ans.
(1)- Eugène Renaux a remporté le prix offert par André et Edouard Michelin à l'équipage qui relierait Paris au puy de Dôme en moins de 6 heures. L'exploit a été réalisé le 7 mars 1911, en 5 h 10', avec une escale technique de 20 minutes à Nevers.
(2)- Source : Wikipedia.
Autour de Chadrat
Le "Chemin des bâtisseurs des paysages" permet, sur 11 km, de découvrir une grande diversité de paysages et de constructions :
(cliquer sur l'image pour l'agrandir)
Au sud du village, au lieu-dit "Les Côtes", la croix de Boria surplombe Saint-Saturnin.
La vue est étendue ; une table d'orientation facilite le repérage.
La tour située sur le bord du plateau est un relais de télécommunications.
C'est sur le coteau sec, en contrebas, que les paysans cultivaient la vigne. Comme chez Jean Ferrat, avec leurs mains dessus leur tête, ils avaient monté des murettes jusqu'au sommet de la colline.
Traversant le plateau, nous arrivons à la chapelle Sainte-Anne.
Nous voici sur la voie gallo-romaine qui reliait Augustonemetum aux thermes du mont Carnador(1), depuis que Nectarius en avait chassé les druides.
Nous traversons la montagne de la Serre, lieu d'observation du passage des oiseaux migrateurs.
Un jour ensoleillé de juillet, j'y ai aussi rencontré une foule de batraciens et de papillons.
En redescendant sur Chadrat, à Lagarde, les murets en pierre sèche d'une ancienne cerisaie ont été dégagés des ronces envahissantes, et restaurés.
(1) Actuellement, on dirait plus simplement que la route reliait Clermont-Ferrand à Saint-Nectaire.
Le village de Chadrat
C'est un charmant village installé, côté soleil, au flanc de la montagne de la Serre. Il dépend de la commune de Saint-Saturnin, mais ses habitants ont construit leur propre église, accueillante et sans prétention.
Le village tout en longueur dispose depuis 1904 d'un réseau de sept fontaines, alimentées par la même source et toutes semblables. Seule la dernière, en sortie haute du village, est complétée par un abreuvoir, pour des troupeaux qui sont toujours là, élevés en bio.
Au centre du village, non loin du four banal occasionnellement remis en service, l'indispensable lavoir - plus ancien que les fontaines - est protégé des intempéries. Un beau bac rond complète l'équipement.
L'ancien cimetière, désaffecté en 1891, conserve quelques stèles encore debout, dispersées dans l'herbe.
Le hameau de vignerons n'était plus peuplé que d'une centaine d'habitants vers 1960. Mais sa proximité avec l'agglomération clermontoise lui permet de reprendre vie, et nombre d'anciennes maisons sont restaurées.
Il faut traverser un petit ruisseau, le Taut, pour rejoindre le quartier des caves.
A suivre : Autour de Chadrat
La ronde des crèches à Landogne
Voici quelques photos de l'édition 2011 de cette exposition, qui se poursuit dans les rues du village jusqu'au 8 janvier 2012.
* A voir aussi : l'édition 2007 -
Cascades au Mont-Dore
De nombreux ruisseaux dévalent les pentes de la vallée du Mont-Dore, pressés de rejoindre la Dordogne naissante. Un sentier permet de découvrir trois cascades situées à courte distance les unes des autres.
On peut emprunter le sentier à partir de la route de Clermont pour une descente rapide, ou bien à partir du cimetière paysager du Mont-Dore, si l'on préfère commencer par la montée. Il manque la Grande Cascade, mais l'intégrer au parcours rallongerait trop la balade, à mon goût.
(cliquer sur l'image pour l'agrandir)
Le saut du Loup
La cascade du Queureuilh
La cascade du Rossignolet
Le muscari à toupet
Le muscari à toupet prospérait sur un coteau, dans une prairie un peu sauvage, au-dessus d'un petit village.
Il était assez répandu pour ne pas figurer sur la liste des espèces végétales protégées. Si on l'avait appelé gagée jaune ou biscutelle lunetière, les plus hautes autorités seraient venues l'assurer de leur indéfectible soutien.
Près du muscari, de grands arbres avaient pris le temps de s'installer. Ils n'étaient pas assez nombreux pour constituer une forêt digne de retenir l'attention des aménageurs.
Un peu plus loin, quelques personnes cultivaient encore leur jardin, mais les hommes, pour la plupart, ne voyaient aucun intérêt dans un tel divertissement.
Des chevaux s'ébattaient dans l'herbe, mais ils allaient bientôt devoir quitter ce terrain constructible dont la valeur marchande venait, par faveur administrative, d'être multipliée par mille.
Des gens menaient calmement leur vie dans un environnement rural qu'ils avaient choisi. Ils ne pouvaient influencer une majorité de propriétaires terriens avides de profit.
Le terrain était pentu, en partie rocheux, difficilement accessible, mais ce n'est qu'affaire de terrassements. Un immense lotissement a pris la place des arbres, des jardins, des chevaux, et du muscari, sans avoir le toupet de prendre aussi son nom. Le village autrefois endormi est maintenant, à heures fixes, bourdonnant d'activité : un flot de véhicules le traverse matin et soir en entonnoir. Le pays singulier - qui avait failli échapper au développement urbain - peut enfin apprécier le confort de la normalité.
" De grâce, de grâce,
Monsieur le Promoteur
Ne coupez pas mes fleurs "
Les gorges d'Enval
A l'écart du sentier, près de la cascade du Grand Gornand, il ne serait pas étonnant de rencontrer, bondissant dans la végétation exubérante, un lutin rieur ou même, enveloppée d'un halo, une fée envoûtante. Maupassant, qui situe l'action de son roman "Mont-Oriol" dans les gorges d'Enval, ressentait déjà cette impression : " on eût dit une de ces introuvables retraites où les poètes latins cachaient les nymphes antiques. Il semblait à Christiane qu’elle venait de violer la chambre d’une fée."
L'Ambène n'est qu'une toute petite rivière, qui alimente d'abord le Bédat puis la Morge avant de rejoindre enfin l'Allier. Mais en dévalant une pente raide qui débouche sur la plaine de Limagne, elle a eu la force de creuser des gorges, tellement étroites qu'en les remontant il devient impossible de se glisser entre les parois : on arrive au " Bout du Monde ".
" La gorge, de plus en plus resserrée et tortueuse, s’enfonce dans la montagne. On franchit des pierres énormes. On passe sur de gros cailloux la petite rivière, et après avoir contourné un roc haut de plus de cinquante mètres qui barre toute l’entaille du ravin, on se trouve enfermé dans une sorte de fosse étroite, entre deux murailles géantes, nues jusqu’au sommet couvert d’arbres et de
verdure. "
" Une autre marche, un peu plus loin, barrait de nouveau ce couloir de granit ; ils la gravirent encore, puis une troisième, et ils se trouvèrent au pied d’un mur infranchissable d’où tombait, droite et claire, une cascade de vingt mètres, dans un bassin profond, creusé par elle, et enfoui sous des lianes et des branches. "
A la sortie des gorges, la source Marie, perdue et retrouvée, a été remise en eau en 1999.
Elle porte le nom de la gardienne décrite par Maupassant, " une femme impassible que tout le monde appelait familièrement Marie. Cette calme Auvergnate, coiffée d’un petit bonnet toujours bien blanc, et presque entièrement couverte par un large tablier toujours bien propre qui cachait sa robe de service, se levait avec lenteur dès qu’elle apercevait dans le chemin un baigneur s’en venant vers elle.
L’ayant reconnu elle choisissait son verre dans une petite armoire mobile et vitrée, puis elle l’emplissait doucement au moyen d’une écuelle de zinc emmanchée au bout d’un bâton.
Le baigneur triste souriait, buvait, rendait le verre en disant : « Merci, Marie ! » puis se retournait et s’en allait. Et Marie se rasseyait sur sa chaise de paille pour attendre le suivant. "
En réalité, ce sont les thermes de Châtel-Guyon qui ont accueilli les malades, séduits par la brochure tellement appétissante rédigée par un médecin de la station (que Maupassant appelle Bonnefille) : " Il débutait en vantant les séductions alpestres du pays en style majestueux et sentimental. Il n'avait pris que des adjectifs de choix, de luxe, ceux qui font de l'effet sans rien dire. Tous les environs étaient pittoresques, remplis de sites grandioses ou de paysages d'une gracieuse intimité. Toutes les promenades les plus proches possédaient un remarquable cachet d'originalité propre à frapper l'esprit des artistes et des touristes. Puis brusquement, sans transitions, il était tombé dans les qualités thérapeutiques de la source Bonnefille, bicarbonatée, sodique, mixte, acidulée, lithinée, ferrugineuse, etc., et capable de guérir toutes les maladies."
La source minérale d'Enval, qui pourtant possède les mêmes qualités, ne fut que modestement exploitée, par "une vieille femme qui l'a enfermée dans une cahute et qui la vend aux amateurs ", selon George Sand.
Une association, l'APAGE, entretient des sentiers balisés (1) qui permettent, notamment d'atteindre une table d'orientation.
" En face s’étendait une plaine infinie qui donnait aussitôt à l’âme la sensation d’un océan. Elle s’en allait, voilée par une vapeur légère, une vapeur bleue et douce, cette plaine, jusqu’à des monts très lointains, à peine aperçus, à cinquante ou soixante kilomètres, peut-être. Et sous la brume transparente, si fine, qui flottait sur cette vaste étendue de pays, on distinguait des villes, des villages, des bois, les grands carrés jaunes des moissons mûres, les grands carrés verts des herbages, des usines aux longues cheminées rouges et des clochers noirs et pointus bâtis avec les laves des anciens volcans. "
1- "APAGE" : Association pour l'aménagement des gorges d'Enval
(cliquer sur l'image pour agrandir)