Retour à Thiers
Drôle de ville, avec son quartier historique perché autrefois riche, sa ville basse, ses usines aban-
données au bord de la Durolle. Et, plus récente, sa longue et plate ligne droite, bordée de constructions hétéroclytes, et terminée par un large rond-point où trônait l'imposante guillotine de Dennis Oppenheim(1). Celle-ci, qui était rituellement démontée à chaque manifestation d'agriculteurs, a fini par renoncer ; où ses débris se cachent-ils aujourd'hui ?
Le dynamisme affiché à la sortie de l'autoroute ne reflète pas forcément la réalité économique
Pourtant, même surmontée d'une rampe d'autoroute, et longtemps défigurée par par une barre d'HLM, la ville haute a conservé sa fière allure.
Là-haut, une ville riche s'est élevée,une ville bariolée
de couleurs tendres et rieuses que les voyageurs
comparent à une ville d'Italie, une ville quasi neuve
avec des fontaines, des édifices, des routes ! (3)
Mais, hormis l'emblématique maison du Pirou, les immeubles de prestige semblent manquer d'entretien, et certains perdent leur activité, à l'exemple du Tribunal ou de la Banque de France.
Dans les raides petites rues dévalées par les enfants que François Truffaut avait pris plaisir à filmer(4), ce ne sont, à l'exception des magasins de coutellerie, que vitrines mortes et façades décrépites, qui régulièrement s'effondrent. Seules les familles d'origine turque, immigrées lorsque la coutellerie était florissante, acceptent encore de vivre dans ces immeubles vétustes. Malgré les efforts de la municipalité, la situation s'aggrave : depuis plusieurs mois, la rue de la Coutellerie est en partie évacuée et fermée par des palissades, sans qu'une date de réouverture puisse être fixée.
Depuis la terrasse des remparts, le panorama sur le lointain massif du Sancy reste somptueux, mais on ne peut manquer de remarquer, en se retournant, la longue devanture noirâtre qui fut celle (on le devine sous la crasse) de Défimode. Les ruelles gardent leur charme, avec leurs maisons à pans de bois et les peddes qui les traversent.
Dès le Moyen-Âge, un château s'élevait à Thiers. Il en reste des murailles (sur lesquelles se sont appuyées les maisons branlantes), et un porte près de l'église Saint-Jean. Au-delà, les escaliers et les sentiers creusés à flanc de rocher (les pâtières) descendent vers la rivière.
vigne dans les jardins de l'hôpital
bain de soleil face aux usines
1- L'oeuvre, créée lors du symposium de sculpture monumentale métallique organisé en 1985, a été démantelée à l'approche de l'an 2000.
2- Tableau de Théodore P.E. Rousseau, 1830.
3- Extrait de La Ville noire, de George Sand, 1861.
4- Dans L'Argent de poche, sorti en 1976.
Les fresques de Châtel-Guyon
A Châtel-Guyon, la sainte Anne qui veille sur l'église est de facture rustique. Modeste jusque dans sa tenue de paysanne en sabots du pays brayaud, on dirait une cousine de Bécassine dorlotant un ouistiti. Ce n'est pas une moquerie : la ressemblance me semble évidente.
A l'intérieur, en revanche, Nicolas Greschny s'est montré beaucoup plus démonstratif. En deux mois, durant le terrible hiver 1956, il a recouvert d'images pieuses les 900 m2 d'espace disponible. On admire le bel ouvrage, même si ces jolies illustrations n'ont pas toutes une puissance évocatrice très forte.
Les quatre cavaliers de l'Apocalypse
Adam et Eve
L'archange Saint Michel terrassant le dragon à sept têtes
Moïse présentant la manne céleste aux Hébreux
Le baptême de Jésus, et la Jérusalem céleste d'où sortent les quatre fleuves
Les verrières sont en cristal de Baccarat incrusté dans du ciment armé
Sur la butte dominant l'église s'élevait autrefois le château du comte Guy II ("Castel Guidonis", qui a donné son nom à la ville), croqué ici par Guillaume Revel.
Slobo lui a redonné un semblant de vie, sur un pignon.
Mais au sommet il ne reste aucune trace du château : seulement le calvaire, et une table d'orientation.
PS- Mais oui (voir le commentaire de Cécile), c'est bien le chanoine Jean Puyau qui a commandé les fresques :
En rouge et noir
Dans le rouge, au coeur de la projection, les matériaux ont fondu et le fer a rouillé.
Dans la bouillie épaisse, de lourds grumeaux se sont formés.
Dans le noir, tout autour, la cheminée fumante a répandu ses cendres.
Photos prises à l'ancienne carrière située au pied du puy de la Vache :
(cliquer sur l'image pour agrandir)
La roche de Sauterre
C'est une très ancienne coulée de basalte qui, grignotée à son extrémité par l'exploitation d'une carrière dans la première moitié du 20e siècle, forme maintenant une falaise.
Au pied de la falaise, une aire de pique-nique est aménagée ; le long du sentier conduisant au sommet, des panneaux identifient les arbres rencontrés (bouleaux, hêtres, merisiers...). Plus loin, on traverse un bois de sapins.
Le sommet, situé à une altitude de 977 m, est doté d'une table d'orientation. Il offre une belle vue, au sud, sur la chaîne des puys.
Le circuit peut se faire en partant de l'église du village. Ne cherchez pas le clocher, il est très
discret !
Grande Cascade et Fantastique
Au-dessus des Thermes du Mont-Dore,
des escaliers rejoignent le sentier plat dominant la vallée ; ils sont verglacés.
Du Capucin au Sancy, les crêtes sont enneigées. Nul besoin, pourtant, de se vêtir de peaux de
bêtes !
A partir du carrefour avec la route du col de la croix Saint-Robert, le chemin de la grande cascade, en hiver, est interdit par un arrêté municipal et une barrière amovible.
En cette saison, la cascade gelée dévoile ses grandes orgues.
(3)
(1)- Ce tableau dont je n'ai noté ni le nom ni l'auteur, est exposé jusqu'au 10 mars 2012 aux Thermes du Mont-Dore, dans le cadre du SAFE (salon de l'art fantastique européen).
(2)- Tableau de Alain Bazard, " Fin de périple au Laddakh ", également au SAFE.
(3)-" Toccata ", de Michel Barthélémy, toujours au SAFE.
J'y ai aussi apprécié "Futur archaïque" de Jean-Jacques Chabeaudie,
la Clepsydre d'Aton de Tony Quimbel,
et, du même peintre, le Tombeau de Merlin,
les Rouages du Temps de François Joly,
la Dame au Faucon de Christophe Lorain,
et bien d'autres ...
Bientôt le Panoramique
Hormis les gares, encore en travaux mais en sommeil à cause du gel, tout semble en place pour hisser les touristes au sommet du puy de Dôme.
De multiples panneaux, multilingues, sont installés un peu partout, et presque à chaque virage du sentier des muletiers.
Au sommet, le cheminement bien étudié, goudronné, permettra d'accueillir des groupes, derrière lesquels il faudra piétiner jusqu'à l'arrêt-pipi (également prévu), sauf à empiéter sur la pelouse reconstituée.
Pour l'instant, je suis seul sur ce chemin de ronde à affronter le vent glacial. Pas question de contempler longuement le puy de Côme, il vaut mieux accélérer le pas pour rejoindre l'antenne.
Une brume épaisse recouvre la ville. La pollution, aggravée par le temps sec et l'utilisation intensive du chauffage, a atteint le seuil d'alerte.
Les soubassements bien dégagés du temple de Mercure permettent d'apprécier l'importance de l'édifice.
Eugène Renaux (1) a l'air frigorifié. Le temps était plus doux lorsqu'il a atterri ici, il y a tout juste
101 ans.
(1)- Eugène Renaux a remporté le prix offert par André et Edouard Michelin à l'équipage qui relierait Paris au puy de Dôme en moins de 6 heures. L'exploit a été réalisé le 7 mars 1911, en 5 h 10', avec une escale technique de 20 minutes à Nevers.
(2)- Source : Wikipedia.
Autour de Chadrat
Le "Chemin des bâtisseurs des paysages" permet, sur 11 km, de découvrir une grande diversité de paysages et de constructions :
(cliquer sur l'image pour l'agrandir)
Au sud du village, au lieu-dit "Les Côtes", la croix de Boria surplombe Saint-Saturnin.
La vue est étendue ; une table d'orientation facilite le repérage.
La tour située sur le bord du plateau est un relais de télécommunications.
C'est sur le coteau sec, en contrebas, que les paysans cultivaient la vigne. Comme chez Jean Ferrat, avec leurs mains dessus leur tête, ils avaient monté des murettes jusqu'au sommet de la colline.
Traversant le plateau, nous arrivons à la chapelle Sainte-Anne.
Nous voici sur la voie gallo-romaine qui reliait Augustonemetum aux thermes du mont Carnador(1), depuis que Nectarius en avait chassé les druides.
Nous traversons la montagne de la Serre, lieu d'observation du passage des oiseaux migrateurs.
Un jour ensoleillé de juillet, j'y ai aussi rencontré une foule de batraciens et de papillons.
En redescendant sur Chadrat, à Lagarde, les murets en pierre sèche d'une ancienne cerisaie ont été dégagés des ronces envahissantes, et restaurés.
(1) Actuellement, on dirait plus simplement que la route reliait Clermont-Ferrand à Saint-Nectaire.
Le village de Chadrat
C'est un charmant village installé, côté soleil, au flanc de la montagne de la Serre. Il dépend de la commune de Saint-Saturnin, mais ses habitants ont construit leur propre église, accueillante et sans prétention.
Le village tout en longueur dispose depuis 1904 d'un réseau de sept fontaines, alimentées par la même source et toutes semblables. Seule la dernière, en sortie haute du village, est complétée par un abreuvoir, pour des troupeaux qui sont toujours là, élevés en bio.
Au centre du village, non loin du four banal occasionnellement remis en service, l'indispensable lavoir - plus ancien que les fontaines - est protégé des intempéries. Un beau bac rond complète l'équipement.
L'ancien cimetière, désaffecté en 1891, conserve quelques stèles encore debout, dispersées dans l'herbe.
Le hameau de vignerons n'était plus peuplé que d'une centaine d'habitants vers 1960. Mais sa proximité avec l'agglomération clermontoise lui permet de reprendre vie, et nombre d'anciennes maisons sont restaurées.
Il faut traverser un petit ruisseau, le Taut, pour rejoindre le quartier des caves.
A suivre : Autour de Chadrat
La ronde des crèches à Landogne
Voici quelques photos de l'édition 2011 de cette exposition, qui se poursuit dans les rues du village jusqu'au 8 janvier 2012.
* A voir aussi : l'édition 2007 -
Cascades au Mont-Dore
De nombreux ruisseaux dévalent les pentes de la vallée du Mont-Dore, pressés de rejoindre la Dordogne naissante. Un sentier permet de découvrir trois cascades situées à courte distance les unes des autres.
On peut emprunter le sentier à partir de la route de Clermont pour une descente rapide, ou bien à partir du cimetière paysager du Mont-Dore, si l'on préfère commencer par la montée. Il manque la Grande Cascade, mais l'intégrer au parcours rallongerait trop la balade, à mon goût.
(cliquer sur l'image pour l'agrandir)
Le saut du Loup
La cascade du Queureuilh
La cascade du Rossignolet