Les crêtes du Sancy
Ici, on respire l'air pur, mais aussi la paix et la sérénité. Un jour, une collègue de travail m'avait raconté ses démêlés avec son mari. Ils ne se parlaient plus, s'étaient partagé la maison et s'évitaient. Les rares rencontres étaient violentes, le mari n'hésitant pas à grimper sur le toit pour jeter des tuiles sur le passage de sa dulcinée, ou laissant libre cours à ses instints meurtriers au point de la poursuivre en brandissant une hache. Or, il n'y avait pas lieu de s'inquiéter : le dimanche suivant, je les ai rencontrés, visiblement heureux d'être ensemble, se promenant sur les crêtes. Et s'ils ne se tenaient pas par la main, c'est simplement parce que le sentier est trop étroit pour que l'on puisse y marcher côte à côte.
Néanmoins, ils ont fini par se séparer. Sans doute ne sont-ils pas retournés assez souvent sur les crêtes du Sancy...
Le Puy de Sancy et la station de ski
Vers le nord, vue sur Le Mont-Dore et la Banne d'Ordanche
Côté sud, la vallée de la Fontaine Salée
De l'autre côté du col de la Croix Saint-Robert, le puy de l'Angle
La station d'arrivée du téléphérique jure un peu dans le paysage
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Un décor pour les Fêtes
Chemin entre le col de la Ventouse et le puy de la Vache
Il suffit de se hisser au-dessus de la grisaille qui envahit les vallées,
et soudain tout s'illumine.
(Photos du 12 janvier 2003)
... et ce matin, chez moi, un cadeau de Noël :
Le château de La Chaux-Montgros
Guide Chamina « Monts du Livradois-Forez », n° 35
A Pierre Courtesseyre, maire de Sallèdes
Il me plaît bien, ton château. Tu es parvenu à le faire classer monument historique, ça n'a pas dû être facile, même s'il le mérite incontestablement. Tu l'as trouvé en ruines, et tu l'as restauré, c'est bien. Moi, je le préférais sans ses toits tout neufs agrémentés d'une génoise, mais ça ne compte pas.
Tu poursuis ton oeuvre, et tous les ans, en juillet, tu organises au château une grande fête qui attire beaucoup de monde. Sois vigilant, quand même, ne te laisse pas encore une fois voler la recette.
Il te reste maintenant à redresser ton église biscornue - vaste entreprise - et à faire reconnaître que c'est bien dans l'ancien cimetière de la commune qu'a été enterrée la reine Margot. Ce sera tout aussi dur, vu qu'elle est morte à Paris dix ans après la fin de son exil auvergnat.
Allez, courage mon ami !
(Photos du 26/4/2004)
Actualisation Journal La Montagne du samedi 5 mars 2011 :
Dernières nouvelles du château : La Montagne du 17 décembre 2017
La vallée des Saints
Guide Chamina "Lembron et Pays des Couzes", n°s 20, 21 et 22
Le guide proclame que l'on se damnerait pour un tel voyage !
Ces formes sculptées par l'érosion créent un spectacle inattendu, et l'on peut bien, avec de l'imagination, y reconnaître une procession de saints.
Tout cela est éphémère : les fragiles constructions, qui ne sont constituées que de terre, sont apparues très récemment, il y a tout juste 2000 ans, et l'érosion continue son oeuvre. Il faut donc se dépêcher d'aller les voir !
En prime, Boudes est un charmant village vigneron disposant d'un restaurant réputé.
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La chapelle romane de Saint-Hérent sur un éperon rocheux,
en travaux le 27 août 2006...
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... et restaurée, le 7 novembre 2010.
Gergovie
Le vent souffle toujours très fort sur ce plateau au sud de Clermont. Le lieu accueille d'ailleurs tous les ans une manifestation consacrée aux cerfs-volants : "Cervolix".
Des fouilles sont en cours, qui tendraient à prouver que c'est bien là que s'est déroulée la bataille décrite par Jules César dans "la Guerre des Gaules" (gergovie.free.fr). Mais d'autres chercheurs prétendent, reconstitution complète à l'appui, qu'elle a eu lieu de l'autre côté de l'agglomération, sur le site des côtes de Clermont (gergovie.fr). La question est étudiée en détail dans un article de Wikipédia : "siège de Gergovie" (1)
L'arc-en-ciel désigne le site des tenants des côtes de Clermont, qui n'hésitent pas à proclamer qu'ici nous ne sommes pas à Gergovie, mais à ... Merdogne. Merdre alors !
Ce qui m'a surpris ce jour-là, ce sont les statues installées en plusieurs endroits. Je connaissais déjà les rails tordus d'Yves Guérin : l'année dernière, le maire de Beaumont en avait installé en divers endroits de la ville, et c'était loin d'être convaincant. L'aspect artistique avait échappé à la majorité des citoyens, qui s'étaient surtout inquiétés de voir ces échafaudages, non protégés, s'écrouler sur la tête de leurs enfants, ou leur tranmettre le tétanos.
La première composition rencontrée ne m'a guère plus intéressé : j'ai trouvé que le tronc mort tout proche était plus évocateur.
Mais j'ai découvert l'ensemble intitulé "Danse Macabre", et j'ai été séduit. Je les ai vus, ou imaginés, ces êtres démembrés, agités de soubresauts au gré des stridulations angoissantes d'un orchestre invisible, saisissant les vivants au hasard de leur marche aveugle, tout en offrant leurs os noirs à l'étrange lumière qui tour à tour éclatait et se voilait.
"En ce miroir chacun peut lire
Que lui convient ainsi danser.
Sage est celui qui bien s'y mire
Le mort le vif fait avancer :
Tu vois les plus grands commencer
Car il n'est nul que mort ne fière (frappe)
C'est piteuse chose y penser
Tout est forgé d'une matière."
(voir ICI )
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fragment de la fresque de la Danse Macabre, dans l'église abbatiale de la Chaise-Dieu
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PS : Je croyais l'installation définitive, mais le journal "La Montagne" du 30 décembre 2006 annonce que l'exposition cessera fin janvier 2007. Dommage ! Je trouve qu'elle valorisait le site, certainement plus que le monument érigé à la gloire de Vercingétorix, dont le seul mérite est d'être visible de loin.
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(1)- Et pour clarifier les choses, il existe maintenant une troisième possibilité, présentée ici avec force détails, car des fouilles ont démontré que le plateau de Corent était le siège d'une grande ville (voir Corent, ville gauloise).
- Complété le 18 janvier 2011
La narse d'Espinasse
Guide Chamina « Chaîne des Puys », n° 34
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Après avoir écouté, sur Clermont-Première, Christian Bouchardy vanter avec enthousiasme les beautés de la tourbière, l'un des rares milieux naturels non modifiés par la main de l'homme, j'ai eu envie d'aller voir celle d'Espinasse.
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D'une durée de deux heures, la promenade est facile, sur un large chemin qui tout d'abord contourne par la droite le puy de l'Enfer.
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Plus loin, le village d'Espinasse, qui ne comporte que quelques maisons, dispose de deux grandes fontaines-abreuvoirs.
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Celle-ci servait aussi de lavoir
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Celle-là est prolongée par un très long abreuvoir
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Arrivé à la narse, je n'ai bien sûr rien vu des plantes de tourbière : c'est réservé aux naturalistes chevronnés. Il est d'ailleurs interdit de pénétrer dans la tourbière, on se contente d'en faire le tour. A la fin de l'automne, c'était plutôt décevant.
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En été, en revanche, la narse est ondulante et colorée.
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Et pour cette première fois, une belle surprise m'était réservée : un grand rapace tournoyait au-dessus de moi. Il devait être attiré par la dépouille d'un renard écrasé, que j'ai repérée un peu plus tard. J'ai d'abord cru reconnaître un aigle royal. Mais comme on n'en rencontre pas en Auvergne, ce ne pouvait être qu'un milan royal. D'accord, mais il est quand même très impressionnant !
(Complété le 16 août 2010)
Le chemin Fais'Art
Guide Chamina "Chaîne des Puys", n° 19
On se précipite de tous côtés, on voudrait ne rater aucune des sculptures, on est surpris, on se perd un peu et on se retrouve par hasard.
Notre-Dame de Beaufort n'est pas troublée par cette agitation, bien installée sur son promontoire.
Comme des enfants, rêvons que nous partons à l'aventure...
" Chevaliers, il est temps de quitter la table ronde, nos fiers destriers nous attendent,
je les vois qui piaffent.
Avant de reprendre notre quête, allons nous recueillir dans le temple ...
... sous la pierre sacrée gravée par nos ancêtres.
D'immenses dangers nous attendent, venimeux serpents tapis au bord d'un bassin tranquille,
ou bondissant dans la calme prairie.
Nous presserons le pas, près des ossements d'un animal disparu.
Nous nous faufilerons au milieu de formes inquiétantes.
Nous affronterons des titans, dans des chocs effroyables.
Certains d'entre nous seront emprisonnés.
D'autres périront, nous les ensevelirons dignement,
et nous leur dédierons des monuments.
Peut-être reviendrons-nous, pour gravir triomphalement les marches de la gloire ...
Mais rien ne presse, la maison n'est pas encore prête à nous accueillir ".
Le sculpteur s'appelle Gilles PEREZ ; son atelier est situé près du site.
Le puy de Dôme
Ce jour-là, avec le temps grisâtre qui recouvrait la ville, il fallait avoir envie de sortir. Mais les plus courageux étaient récompensés, car brusquement, et seulement à partir du col de Ceyssat, au départ du sentier des Muletiers, on s'élevait au-dessus des nuages.
Le parcours était entièrement glacé ; il m'a fallu retenir Justine dans la descente.
Et en bas, que fait cette multitude invisible ? Elle s'agite, elle travaille, et notre plaisir égoïste n'en est que renforcé.
la carrière du pic de Bussiol
Guide Chamina « Monts du Livradois-Forez », n° 32
Quand le circuit est mal balisé, on s'égare. Le doute s'installe, alors que le chemin empierré s'élargit considérablement : c'est trop d'honneurs pour de simples marcheurs. Pour voir, on continue, et on pénètre dans la carrière. Elle est certainement interdite au public, mais aucune pancarte n'est visible.
En activité, le lieu doit être envahi de poussière et de bruit . Mais aujourd'hui c'est dimanche ; tout est calme, les hommes et leurs lourdes machines sont au repos.
En s'obstinant à traverser la carrière, on retrouve un sentier qui permet de reprendre le fil de la balade du pic de La Garde.
Le puy de la Vache
On était dans les nuages, il faisait froid et le vent soufflait fort.
Le givre habillait les sapins, des cristaux de neige saupoudraient le sol de pouzzolane. Le soleil qui cherchait à percer donnait au cratère un aspect fantastique.
Comme Raël au Pariou, on aurait pu y rencontrer des extraterrestres...