Le mur des Sarrasins apparaît en divers endroits, et d'abord, dans notre région, à Clermont en
centre-ville. Mais celui qui nous intéresse aujourd'hui est à Ceyrat, au pied du puy de Montaudoux. Comme son nom ne l'indique pas, il fait référence, non à des barbares, mais (peut-être) aux "Césarins", adeptes du culte impérial. En tout cas, il date de l'époque gallo-romaine. Ce n'était pas un simple mur, mais le fond de la scène d'un théâtre.
Dominant la voie venant du sud, il informait les voyageurs approchant d'Augustonemetum : vous n'arrivez pas dans un quelconque patelin arriéré, mais dans une grande ville civilisée ! Cent cinquante ans plus tôt, Vercingétorix avait certes obtenu une victoire sur le plateau d'en face, mais César avait gagné la guerre, et les moeurs romaines avaient su nous séduire.
Il n'empêche, depuis que la chrétienté a décrété que la profession d'acteur était si peu recommandable qu'elle méritait l'excommunication, le théâtre a bel et bien disparu, sous les broussailles, les glissements de terrain et les emprunts de pierres de construction. Heureusement, le Zénith, qui peut recevoir autant de spectateurs (8000), remplit maintenant la même fonction, mais en position bien moins prestigieuse au bord de l'autoroute.
Bien que des érudits curieux aient retrouvé le théâtre romain (1), les autorités locales attendent des financements extérieurs pour mettre le site en valeur. Je l'ai d'abord cherché en marchant au hasard, sur les flancs du puy, sans succès. Mais Christian Le Barrier, qui a dirigé les fouilles, a laissé apparaître, sur le plan de l'édifice reconstitué, les parcelles cadastrales disponibles dans Géoportail. Si vous désirez vous rendre sur place, je vous laisse le soin, à votre tour, de reconstituer le puzzle :
Seule une partie du robuste mur de scène reste visible. Pour le reste, il faut faire preuve d'imagination.
côté coulisses
Les gradins
(source : Le journal de Saône-et-Loire)
En tant qu'étrangers, nous n'avons accès, par le vomitoire dédié, qu'aux derniers rangs. Les spectateurs mieux placés nous gâchent un peu la vue.
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Puisque le spectacle est terminé, pourquoi ne grimperions-nous pas au sommet du puy, qui n'atteint modestement que 592 mètres ?
1- Extrait du journal "La Montagne" du 6 septembre 2005 :
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Supplément pour les cisteurs
5/2/2013