Les quatre anges et les quatre vents
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L'abbaye de Mozac a subi, outre les vicissitudes de l'Histoire qui ont conduit à son abandon, des inondations et surtout, au XVe siècle, deux violents tremblements de terre suivis de reconstructions hasardeuses. Mais son église conserve de nombreux chapiteaux sculptés présentant des scènes propres à éduquer, émouvoir ou simplement distraire le bon peuple.
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Parmi les compositions offertes à notre admiration par le Maître de Mozat, il en est une qui a été placée en évidence, au sol à l'entrée du choeur.
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Les quatre anges et les quatre vents
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Les anges sont songeurs : nous sommes à l'aube de l'Apocalypse ; un calme oppressant précède le déchaînement des éléments.
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Ces anges ont été chargés de retenir un moment le souffle des quatre vents, le temps de reconnaître, parmi les hommes, ceux qui sont dignes d'échapper à la tourmente.
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Les vents, eux, sont seulement impatients d'exercer leur force brutale.
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Inconscients du désastre qu'ils vont provoquer, ils auraient même un air un peu simplet.
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Une autre interprétation, issue d'un esprit trop subtil pour se contenter d'une simple illustration de la Bible, voit dans la corne que tiennent les personnages le symbole de la parole, diffusée aux quatre vents. Les anges fermeraient le bec à ces gens qui, faisant mauvais usage de leur langue, ne méritent pas de s'exprimer.
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C'est le curé de la paroisse (1) qui a retrouvé cette oeuvre, en 1983 : utilisée comme un quelconque élément de construction par de piètres restaurateurs (2), elle avait été placée dans un mur parmi des pierres anonymes.
(1)- Pas tout seul ! Il a bien donné sa bénédiction, mais c'est le Club historique mozacois, dirigé par Jean-Marie Perona, qui a effectué les recherches, comme le précise l'article paru dans "La Montagne" le 4 mars 2012 :
(2)- L'appréciation est peut-être un peu hâtive : voyez le commentaire d'Antoine.